Par Daniel Delisle . -Ce nom de Whitemountain a résonné et résonne encore sur les hippodromes du Québec. Il fait évidemment référence aux ‘Montagnes Blanches’ qui bordent le Québec près du New Hampshire. Car c’est là qu’habite toujours Yves Gaudet, ci-devant créateur de l’étiquette Whitemountain, bien connue chez nous depuis le début du millénaire. Vérification faite, il y a eu une quarantaine de chevaux à porter cette étiquette jusqu’à nos jours. Le désormais résident de Notre-Dame des Bois n’est pas peu fier de ce qu’il a accompli à partir de son bled aussi pittoresque qu’exotique.
Un peu d’histoire
« Je n’avais pas de passé lié directement aux chevaux standardbreds. J’y ai été amené par une amie alors que j’habitais Laval. À ce moment-là, c’était surtout une affaire de chevaux de selle jusqu’à ce que je rencontre M. Gaétan Bono qui n’a plus besoin de présentation dans notre industrie. Entretemps, j’avais hérité de la terre familiale à Chartierville; c’est là que tout a commencé avec les standardbreds et l’élevage. Puis, j’ai finalement abouti à deux milles de là, à Notre-Dame des Bois, mon lieu de résidence actuel. »
« À partir de 2001, les choses ont commencé à être sérieuses. À un moment donné, je me suis retrouvé avec une dizaine de juments poulinières et les chevaux que j’élevais avec l’étiquette Whitemoutain passaient à l’encan de la CESQ. À l’époque, on faisait de l’élevage avec des étalons dits québécois pour qu’ils soient éligibles aux stakes d’ici. J’ai connu mes plus beaux succès avec des rejetons de Yankee Cam. Le plus célèbre cheval que j’ai élevé s’appelait Whitemountain Top, il a amassé près d’un demi-million ( 487 154$) et pris un record de 1.49.3. Sa mère, Elite DH, que j’ai toujours, est aussi la mère de Whitemountaincammy. J’ai aussi élevé Yankee Power, un autre Yankee Cam ( 1.50.2 / 131 730$ ) issu d’une mère Life Sign. Une jument aussi du nom de Whitemountain Sexy, une Broadway Blue avec un record de 1.54 et plus de 123 000$. Quand les courses ont cessé au Québec, en 2009, j’ai dû me débarrasser à perte d’une dizaine de juments, un très gros coup à prendre. Depuis, avec le retour des courses et du CJQ, je me contente de deux ou trois juments. »
La passion, toujours là
« S’il y a une chose qui n’a pas changé au fil des ans, malgré de vives déceptions, c’est l’amour inconditionnel des chevaux, des chevaux de courses. J’ai l’impression que ça ne partira jamais de moi. Évidemment, je travaille sur une échelle différente, avec moins de têtes, mais c’est avec le même plaisir. Whitemountaincammy qui devrait retourner chez mes bons amis Paquin-Turcotte au cours des prochaines semaines, m’a procuré de belles sensations ces dernières années. L’an passé, elle n’a pas été elle-même, des problèmes de gorge ont miné son rendement. Mais j’ai bien confiance que nous retrouverons cette année, la Cammy des beaux jours. Et l’annonce du retour des Séries québécoises est une sapré bonne nouvelle pour moi. »
La relève
Yves n’était pas peu fier de nous annoncer la naissance au cours des derniers jours d’un poulain par Sunshine Beach qui devrait se nommer Whitemountain Sun. Quand l’entrevue fut réalisée, le poulain n’avait pas encore une semaine ! Et c’est un Yves Gaudet très fier et très fébrile qui nous en a vanté les mérites.
Si au hasard des routes, vous croisez ce fier homme, motocycliste à ses heures, vous découvrirez un gars positif, de bonne humeur, qui dégage une belle sérénité. Vous comprendrez aussi en visitant son site internet la chance qu’il a de vivre dans un milieu tout en splendeur naturelle. La chance aussi qu’ont les chevaux qui vivent là, de brouter dans des environnements naturels exceptionnels, tout près des lignes américaines. On souhaite à l’homme de garder cette confiance et de récolter de nouveaux succès.