Par Daniel Delisle . – Plusieurs articles ont été rédigés en réponse aux propos dévastateurs d’un certain Noah Shachtman dans une tribune libre du New York Times. On en retiendra une, celle de Ray Paulick dans sa chronique VIEW FROM THE EIGHT POLE dont le titre est en anglais : Justifying our Existence, qu’on pourrait traduire par ‘ justifier notre existence’
Des bémols
M. Paulick met d’abord en cause l’auteur Shachtman lui-même, enquêté par le FBI. Son propos aurait été écrit l’été dernier et n’a été publié qu’à la fin du mois dernier. Comme si le journal avait attendu un moment favorable pour sa publication. Ce moment est justement survenu quand la Horseracing Integrity and Safety Authority a publié une nouvelle à l’effet que les décès de chevaux survenus à la suite d’accidents ait baissé drastiquement à un niveau inférieur à 1% par mille chevaux pour la saison 2023-2024.
M. Shachtman insiste beaucoup pour dire que les gouvernements ont investi des sommes énormes pour maintenir en vie les hippodromes et l’industrie en général, en leur remettant une partie du retour des machines à sous des différents casinos, construits souvent sur les lieux mêmes des hippodromes. Près de nous, on n’a qu’à penser aux hippodromes comme Saratoga et Yonkers sur les terrains desquels les casinos ont été bâtis et mis en péril l’industrie et ses milliers de travailleurs.
Foule du dimanche à H3R
Des chiffres
Suivent une série de chiffres éloquents pour illustrer les retours importants de l’industrie à la vie économique des états sur lesquels elle est établie. M. Shachtman a passé malheureusement très vite sur ces chiffres. Ainsi, on parle évidemment de chiffres pour les États-Unis, mais ces chiffres à un niveau différent peuvent s’appliquer au Canada.
Sur les 177 milliards d’activités économiques de l’industrie du cheval, 36.4 milliards viennent de l’industrie des courses, dont 16 milliards directement injectés dans l’économie;
Des 2.2 millions d’emplois dans le monde du cheval, près de 500 000 viennent directement du monde des courses;
Il y a 12.5 millions d’acres de terrains consacrés au monde du cheval, qui permettent la survie de 6.65 millions de chevaux répartis aux quatre coins des États-Unis.
Ce sont les chiffres d’une étude remontant à 2023, étude faite par le American Horse Council, intitulé Economic Impact Study
Un tableau éloquent
L’article de M. Paulick publie ensuite un tableau fort instructif les emplois générés par l’industrie des courses de chevaux. Un tableau dans lequel on retrouve évidemment les emplois directs de conducteurs, entraîneurs, palefreniers mais aussi des emplois reliés au monde des affaires, au monde de l’agriculture, aux employés d’hippodrome, etc. Le tableau est reproduit ci-dessous :
M. Paulick en conclut en mentionnant que les arrangements entre le différents états et les gens de chevaux ont été consentis de gré à gré sur la base d’un partnership avantageux pour les deux parties et qui ne mettent en cause que l’argent du jeu. Les courses de chevaux, selon lui, se justifient pleinement du point de vue social et économique et sont une partie de l’histoire de ce pays. Et ce n’est pas parce qu’il y a quelques problèmes qu’il faut jeter le bébé avec l’eau du bain!
RIP Philippe Brochu
Le monde des courses et la famille Brochu sont en deuil depuis quelques jours, suite au décès de Philippe Brochu, nonagénaire. Un conducteur de chevaux connu et apprécié pour sa bonne humeur et son savoir-faire, Philippe aura pris part à près de 2 000 courses avec près de 300 victoires, sa dernière apparition sur le sulky remontant à 1998, à l’hippodrome de Québec. À la famille Brochu dont Simon Brochu et Francis Guillemette, le CJQ offre ses plus sincères condoléances.