Une mine d’or à Yonkers

11 décembre 2021

Par Daniel Delisle . -La plupart des parieurs au Québec sont des réguliers de l’hippodrome de Mohawk : grande piste, multiples formes de paris, ‘poules’ avantageuses, quelques figures québécoises sur le sulky ou à l’entraînement, proprios d’ici aussi qui font courir là leurs protégés. C’est indiscutable et ils sont bien libres de mettre leurs sous à un endroit qui leur convient.

 

Curieusement, pour les gens de chevaux qui ont le privilège de posséder des chevaux de grande qualité, la piste qui offre les meilleures bourses, et de loin ce n’est pas Mohawk, ni non plus The Meadowlands, mais bien Yonkers. En voici la démonstration .

 

 

La dernière semaine

 

Je me suis amusé à mettre de chiffres sur mon constat de départ, en me servant des bourses offertes à Toronto et à Yonkers au cours de la dernière semaine, celle du 29 novembre au 4 décembre.  J’aurais pu prendre n’importe quelle semaine, le constat serait le même. Pour rendre égale la comparaison, on va se servir de moyenne, puisque ces jours-ci, il y a des courses quatre fois par semaine à Mohawk et cinq fois à Yonkers. La statistique est éloquente : à Toronto, moyenne de 189 000$ pour quatre jours de courses, 286 000$ en moyenne à Yonkers pour leurs cinq jours. Et ce même s’il y a eu une finale à Toronto qui offrait 50 000$, qui n’est pas une bourse coutumière.

100 000$ de différence en bourses par programme ! C’est quelque chose ! À Toronto, habituellement, le meilleur jour est le samedi, à Yonkers c’est le lundi quand les bourses explosent. Le lundi 29 novembre, la bourse moyenne était de 30 000$. Trois fois/semaine, on offre 43 000$ aux meilleurs ambleurs, aux meilleures ambleuse et aux meilleurs trotteurs/trotteuses. C’est quasi incroyable, non ? Question spectacle, le résultat pourrait être l’inverse, mais ce n’est pas là le but de ce propos.

 

Conséquence

 

Gagner sa vie sur la piste de Yonkers pour un conducteur semble être la formule idéale. Pas besoin de se promener d’un bout à l’autre de l’Amérique pour suivre les activités du Grand Circuit; rester simplement cantonné à Yonkers s’avère très lucratif.  Le conducteur Jason Bartlett en est une démonstration évidente. En se contentant de conduire à Yonkers, il arrive au 7e rang en Amérique avec plus de 8M$ en bourses. Matt Kakaley est 10e et George Brennan, 11e.  En mettant les dollars canadiens au même niveau que les dollars américains, le meneur au Canada, James MacDonald viendrait au 13e rang, 6.5M$ en participant en plus aux activités du Grand Circuit.

 

Pour les gens qui ne regardent pas souvent ce genre de statistiques, sachez que le meneur en 2021 est Dexter Dunn avec 12.5M$, suivi de Tim Tetrick à 12.3M$, Yannick à 10.7M$ devant David Miller à 10.5M$. Ces conducteurs émérites participent tous au Grand Circuit, contrairement aux Bartlett, Brennan, Stratton et compagnie.

 

Inquiétude

 

Le danger, et il est bien réel, est qu’un jour inconnu, l’état de New York retire ses billes de ce trésor et que Yonkers ne puisse se fier, comme nous, qu’aux profits engrangés par les paris sur ses courses. Des paris quotidiens qui oscillent normalement autour de 700 000$. On est loin du compte, n’est-ce pas ?

 

Si vous en avez l’occasion jetez un coup d’oeil de temps à autre sur les courses de Yonkers. Ce n’est pas le plus grand spectacle, mais les chevaux y sont de grande qualité, les conducteurs aussi. Le meeting achève cependant et les activités y seront suspendues à compter du 18 décembre pour la période des Fêtes. Et, pour rester fidèle aux courses de Mohawk, quoi de mieux que le tournoi d’handicaping qui s’ébranlera lundi prochain 13 décembre jusqu’au 25 avril, question d’affûter vos paris.