Une bonne et une mauvaise nouvelles

05 décembre 2020

Collé sur la réalité des programmes de courses présentés, il n’a pas été possible au cours des derniers mois, de m’éloigner de cette couverture et donc, difficile pour moi de vous partager des nouvelles qui, autrement, auraient retenu votre attention et la mienne. Dans la chronique d’aujourd’hui, permettez que je ressorte deux nouvelles parmi les plus importantes des dernières semaines.

 

RIP M. Réal Martineau

 

C’et avec une grande tristesse que j’ai appris au cours des derniers jours le décès de M. Réal Martineau, juge de paddock pendant quatre décennies. Rarement vu une personne aussi à l’aise dans une fonction qu’on aurait cru taillée pour lui. Le paddock, c’était son royaume et il l’a administré avec un doigté extraordinaire, dans la discipline certes essentielle au bon fonctionnement des courses, mais en même temps avec une humanité qui frappait les esprits. Jouer franc jeu avec Réal ne pouvait qu’apporter du bon. Ce n’est pas rien d’avoir sous sa gouverne presque une centaine de personnes, de tous les styles, dans tous les états d’esprit avec parfois des défaites difficiles à avaler. Rien n’affectait en apparence cet homme droit et intègre.

 

J’ai eu une excellente relation avec Réal, une relation qui remontait à l’année 1985 lorsque j’ai acheté mon premier cheval et que j’ai obtenu mes licences d’entraîneur. Il fallait à l’époque détenir ce précieux papier pour pouvoir entraîner des chevaux entre les courses et les parader en plus.  En ce temps-là, les conducteurs occupés comme Gaétan Lamy ou Claude Savignac aimaient compter sur quelqu’un pour parader leurs montures; l’avantage est qu’il restait moins longtemps en piste, on leur tendait les guides quand le juge de départ appelait les chevaux à la barrière. Une autre époque.

 

Grâce à Réal et à la complicité de Gabriel Trahan, j’ai rapidement obtenu la fameuse licence d’entraîneur A. C’était bien pour moi, pour Réal aussi, car il arrivait que des proprios s’amènent au paddock sans personne pour parader ou jogger leur cheval. Dans ce temps-là, Réal m’appelait et me demandait si j’avais le temps de le faire pour ce pauvre monsieur ou pauvre madame. Tout le monde y trouvait son compte et au fil des ans, Réal est devenu un interlocuteur de choix pour moi.

 

Les dernières années ( il a travaillé jusqu’en 2019 au paddock ), Réal était diminué physiquement, mais la même voix rassurante appelait les entraîneurs à se tenir prêts : « Préparez-vous , les chevaux de la 4e…. » Quelques minutes plus tard : « Avancez les chevaux de la 4e ! »  ils défilaient devant ses yeux et lui voyait à ce que tout soit conforme : « Ton numéro de tête… tes ailes de boue… etc ». La voix ! Quelle voix typique ! Pas étonnant qu’un de ses fils soit devenu journaliste à la télé, un petit-fils aussi… » Car, loin des courses, Réal était un patriarche familial important.

 

À sa conjointe, ses enfants, ses petits-enfants, son frère Jean-Claude, mes condoléances personnelles ainsi que celles du Club Jockey. Au moment d’écrire ces lignes, les détails entourant la dernière cérémonie ne me sont pas connus.

Daniel Martin sur la bonne voie

 

J’ai eu l’occasion au cours des dernières semaines de rendre visite à Daniel Martin et Dominique Michel à leur ferme de St-Barnabé-Nord en Mauricie. Nous avons évidemment observé les prescriptions de la Santé Publique avec rigueur. Je voulais constater de visu comment se comportait le sympathique entraîneur après l’AVC tragique qui l’a frappé il y a quelques mois. Il y a une bonne nouvelle : Daniel va bien. Il s’estime lui-même à 75% de ses capacités. Il n’a pas recommencé à jogger les chevaux mais il conduit la barrière-mobile et se rend à l’écurie tous les matins avec Dominique. Le moral est bon. Daniel est conscient qu’il revient de très loin, qu’il aurait pu y rester et savoure sa chance d’être toujours en vie. Dans ce long processus, il a perdu plus de 50 livres !!! On ne reste pas alité pendant des semaines dans un Centre Hospitalier sans y laisser une partie de sa capacité musculaire et de son tonus vital. On ne peut que lui souhaiter un prompt et total recouvrement et qu’il continue avec Dominique à faire ce qu’il aime faire et qu’il réussit si bien : entraîner des chevaux.