Par Daniel Delisle . -Nous sommes à la fin des années 80, début des années 90. St-Élie-de-Caxton a son notaire, Me Maurice Pellerin, figure notoire du village et ci-devant oncle de celui qui allait devenir le célèbre conteur que vous savez. Mais là n’est pas mon propos. Or donc le notoire notaire aime les chevaux, les chevaux standardbreds et il ne se contente pas de fréquenter un hippodrome, mais il pousse la passion jusqu’à en acheter et à en élever. Malheureusement, le destin avait d’autres visées et le cancer emporta Me Pellerin au milieu des années 90, laissant derrière lui une veuve et trois enfants, dont un garçon, Olivier.
Olivier est aujourd’hui un entrepreneur général prospère mais il s’adonne aussi à une autre passion, celle des chiens de traineaux, un passe-temps plutôt saisonnier pour les raisons que l’on devine. C’est là, dans ce monde des chiens de traineaux qu’il fait la connaissance d’un autre passionné de cette discipline, André Champagne, qui est aussi, vous me voyez venir, entraîneur et conducteur de standardbreds. La passion, c’est parfois contagieux et pour Olivier, qui n’avait pas entendu parler de chevaux depuis la décès de son papa, la rencontre d’André fut un élément déclencheur dans ses souvenirs d’enfance au milieu des… chevaux.
De fil en aiguille
Et c’est ainsi, on le devine, que André a piqué la curiosité de son ami, tellement que Olivier a eu bien du mal à résister à l’envie de suivre les traces lointaines de son père. Et c’est ainsi que depuis quelques jours, il est devenu propriétaire de son premier cheval standardbred, Think Again que vous verrez à l’œuvre dans la 7e course ce vendredi. Ne vous affolez pas si vous ne voyez pas encore son nom sur le programme, la correction se fera avant le programme de la bouche de notre descripteur. Olivier Pellerin est bel et bien le proprio du cheval vendu par Laurent Pedneault.
« De rencontrer André, de le visiter sur la ferme sur laquelle il entraîne ses chevaux, a déclenché en moi des souvenirs incroyables. J’avais l’impression de retourner plus de 25-30 ans en arrière et c’était un bon feeling. Les enfants étaient aussi très contents de voir les chevaux et notre visite à l’hippodrome, dimanche, a été un plus. Je vais voir comment tout cela va évoluer, mais je ne me fais pas trop d’attentes, non plus. »
Un brin d’histoire
Si on remonte le temps, on découvre dans les précieuses archives de Standardbred Canada des traces du petit élevage de feu Maurice Pellerin. La simple évocation d’un trotteur qu’il a élevé, AVO Pell nous apprend qu’il était un fils de rien de moins que Garland Lobell lui-même, sans doute le meilleur géniteur de trotteur à avoir jamais passé au Québec. La mère, Mireille Claude, était un cheval de l’écurie Roger Lapointe ! AVO Pell avait tout de même engrangé pour l’époque plus de 77 000$ et pris un record de 2.01.4 à H3R. À la mort de Me Pellerin, le cheval fut vendu à des proprios de Dustin Jones et c’est avec ces gens qu’il a terminé une carrière somme toute fructueuse. Le AVO Pell était évidemment un anagramme pour la première lettre des prénoms des trois enfants, le O évidemment pour Olivier dont il est question ici.
Vendredi
Think Again risque d’avoir des débuts modestes, puisque dans la 7e course, il a hérité de la pire position, la 8. Malgré tout, il a hérité d’une cote matinale de 3/1, qui semble lui conférer certaines chances. Yearling, il avait été payé 100 000$ et il a un record de 1.51.2 pris à 5 ans, il en a 10. M. Pedneault l’avait acquis de l’écurie Francis Guillemette.
Huit courses
En guise d’événements principaux, on retrouvera à la 2e des préférés 2 et 3 au trot avec comme tête d’affiche, XOXO et Stella Alpha et à la 6e aussi des préférés 2 et 3, cette fois avec des ambleuses. Pour l’occasion, La Petite Grise affrontera Sophies Cam et la nouvelle acquisition de JF Reid, Molly Kool. Chaque fois, la bourse fait 6 000$.
Les amateurs sont conviés sur le coup de 16h pour démarrer leur weekend. L’émission C’EST OFFICIEL débute à 15h15.