The Real One, ( la suite )

23 novembre 2024

Par Daniel Delisle . –  De 2015 à 2024, la carrière de The Real One s’est essentiellement déroulée à Yonkers, le port d’attache de l’écurie Patrick Lachance et aussi la piste sur laquelle le cheval d’Hélène et Bertrand devait devenir tout un compétiteur. Plus souvent qu’autrement confronté aux meilleurs éléments la-bas, The Real One s’est forgé un nom par lui-même, celui d’un guerrier, d’un battant, toujours à l’aise quand il pourchasse ses adversaires. Des fins de courses à l’emporte-pièce ont contribué à façonner son image, celle d’un cheval de fer qui aura perduré jusqu’à 14 ans. Cette année, il a déjà près de 80 000$ sur son papier après une saison de plus de 87 000$ l’an dernier, à 13 ans. Faut le faire!

Une gérance exceptionnelle

En anglais, il existe un mot qui décrit bien le travail de longue haleine qu’a fait Patrick tout au long des derniers dix ans. Ce mot est ‘management’, une sorte de manière de dire que Patrick a géré le cheval de façon à s’assurer qu’il puisse perdurer dans le temps. Ne jamais abuser, ni exagérer, s’assurer que le cheval revient d’une course encore en forme, qu’il mange bien, que sa routine ne soit pas perturbée par qui que ce soit et par quoi que ce soit. Aux dires d’Hélène, « The Real One est un cheval sain, qui n’est affublé d’aucun problème particulier, ce qui lui permet de durer. Nous avons l’avantage d’avoir affaire en Patrick en l’un des rares entraîneurs, conducteurs encore en force dans ces années-ci. Patrick sait comment le gérer, gérer son entraînement, gérer ses engagements et aussi et surtout, le gérer pendant ses courses. Quand et comment le conduire, lui faire fournir son effort sans l’hypothéquer. Et le résultat est visible : encore en 2023, il a pris part à 38 courses. Un cheval qui n’est pas sain ne peut en faire autant.»

Des moments forts

Du million six cent mille amassé, rares ont été les courses spéciales où de grosses sommes sont venues engraisser son compte en banque. Si on jette un coup d’oeil sur l’ensemble de sa carrière, on se rend compte que le plus gros montant a été de 37 500$ dans un open qu’on avait doté à ce moment-là ( le 20 juin 2015 ) d’une bourse de 75 000$. The Real One l’avait emporté en 1.52.3 de la 8e position à 17/1. Mais si vous demandez à ses proprios une course en particulier qui leur est demeurée dans l’esprit, ils vous répondront spontanément cette course du 19 novembre 2016 , au cours de laquelle leur cheval avait pris son record à vie de 1.50, qui devait devenir pendant deux ans le record pour un cheval âgé sur le tracé de Yonkers. Un accomplissement hors du commun si l’on tient en compte  la période de l’année et de l’âge du cheval, 6 ans.

Une fiche à vie incroyable

346 départs ( 73-57-57 ) 1.6MS

Si vous comptez bien, vous arriverez au montant de 4 876$ chaque fois que le cheval a pris le départ! C’est assez pour vouer à cet animal superbe une sorte de culte. Hélène et Bertrand ont depuis acheté dans différents encans une quinzaine de chevaux. Certains se sont avérés de grands succès, d’autres moins. À H3R, on voit d’ailleurs courir Delco Dynamo, un cheval qu’ils ont finalement vendu à Roxanne Viau et Michel Audet. Mais de tous ces chevaux évidemment, aucun n’a approché de près ou de loin The Real One. Au chapitre des bons souvenirs, Endeavor, un cheval qu’ils avaient payé 18 000$ à l’encan de Harrisburg et qui, avec d’autres proprios, a plus de 700 000$ sur ses papiers.

La retraite

L’heure sonnera bientôt pour The Real One. Il devrait courir en décembre prochain et tâcher de finir sa carrière sur le bon sabot. À suivre. À son retour à la maison au Québec, il aura sa stalle chez André Lachance et Sylvie Lamarche . On peut imaginer que Hélène et Bertrand lui assureront un bel environnement, avec plein de chaleur et d’amour. Pourrait-il en être autrement? Pour Hélène et Bertrand aussi, l’heure de la retraite a sonné. Il ne leur restera que cet unique cheval qui porte si bien son nom. Un vrai de vrai champion.

Hélène et Bertrand désirent remercier sincèrement Patrick, Michel et tous les palefreniers qui se sont bien occupés de leur cheval tout au long de ces années. Sans ces personnes, ils sont bien conscients que de tels succès n’auraient pas pu être réalisés.