Super progression de Tyler Jones

10 décembre 2022

Par Daniel Delisle . – En décembre 2018, à peu près aux mêmes dates qu’aujourd’hui, j’ai eu le plaisir d’interviewer Tyler Jones. Il venait de connaître une bonne saison à H3R, sa 2e en fait et sa progression était évidente. Mais le jeune homme de l’époque n’envisageait toujours pas faire carrière dans les chevaux, malgré ses succès et malgré aussi une famille qui l’aurait supporté dans une telle démarche, comme elle l’a fait d’ailleurs depuis.

 

Quatre ans plus tard, les choses ont bien changé et les perspectives d’avenir de Tyler dans l’industrie sont excellentes, comme en témoigne la fulgurante progression qu’il a connue au cours des derniers mois, à l’aube d’une première saison d’un million de gains en courses sur le sulky. Et il faudra dorénavant ajouter son nom à ceux de Louis-Philippe Roy ou de Samuel Fillion quand on voudra évoquer de belles carrières sur le sulky, carrières qui ont débuté souvent modestement à H3R.

Un jeune homme confiant et heureux

Retour à la case départ

 

Comme chacun sait maintenant ( son apparence physique le traduit d’ailleurs éloquemment ), Tyler est le fils de Dustin Jones, bien connu et surtout reconnu comme l’un des meilleurs entraîneurs au pays. Dustin a connu lui aussi à son jeune âge de beaux succès que l’histoire n’oubliera pas de sitôt. Pensons surtout aux éclatants succès de Quenouille Ideal en 1984 qui avait fait passer les gains annuels de Dustin de 30 000$ à 200 000$, puis ceux de Emilie Cas El dix ans plus tard  que chacun garde en mémoire. Pour en revenir à Tyler, disons qu’il porte en lui des gènes familiaux qui l’avantagent.

Un grand moment de fierté partagée, père fils que ce premier Gold !

Malgré tout, le jeune Tyler poursuit des études sérieuses en criminologie et se dégote finalement un emploi dans un centre pour jeunes délinquants. C’est d’ailleurs à cette époque, vivant en Estrie, qu’il décide de s’amener à H3R pour conduire des chevaux comme passe-temps. Les choses vont bien. Quelques entraîneurs lui font confiance ( il se rappelle surtout de Michel Allard qui lui donne cette opportunité ) et il prend de l’expérience. En fait, il n’est pas totalement nouveau sur le sulky, car il avait obtenu son permis de conduire en courses en Ontario, plus tôt, avec des chevaux de l’écurie du papa. C’est d’ailleurs en 2016, à Georgian Downs, qu’il remporte sa toute première course aux guides de l’ambleur Day Trade Hanover en un percutant 1.53.4, coté à 14/1. Un coup d’éclat certes, annonciateur des succès à venir.

 

La décision de plonger

 

À l’issue de la saison 2020, au plus fort de la pandémie, la vie de Tyler est bousculée. Il réfléchit à son avenir et se dit que finalement sa vie derrière un bureau n’est peut-être pas la sienne. Il pense alors à rejoindre son père en Floride, lequel y passe l’hiver à préparer de jeunes chevaux pour la prochaine saison. Il faut au préalable s’entendre avec les proprios de plusieurs des chevaux de l’écurie pour savoir s’ils accepteraient que Tyler conduise leurs protégés. Plusieurs réponses affirmatives et l’appui du paternel vont immédiatement changer la donne et la saison 2021, avec des passages à Pompano, puis à Tioga Downs, puis enfin à Mohawk, verra l’éclosion de ce jeune conducteur. L’expérience sur un sulky ne s’achète pas et gagnant en assurance, Tyler gagne aussi des courses et se fait remarquer. 2022 marquera cette éclosion définitive, avec à la clé non plus seulement les conduites de l’écurie Jones, mais aussi des conduites de plusieurs entraîneurs en vue dans le grand Toronto.

Sous le fil avec confiance !

Imaginez les chiffres suivants et vous comprendrez que lorsqu’on parle d’éclosion, on pourrait aussi parler de progression fulgurante. 123 000$ et 19 victoires en 2019 surtout à H3R; 238 000$ et 36 victoires surtout à Rideau en 2020; 374 000$ et 34 victoires glanées un peu partout en 2021; et enfin, 2022, à quelques milliers de dollars du million ( au moment d’écrire ces lignes ) et plus d’une quarantaine de victoires. On parle d’une première victoire dans un Gold avec Momentary Control, une ambleuse de 2 ans; on parle aussi bien sûr d’une première apparition aux côtés des grands dans une épreuve du Breeder’s Crown. Éclosion est donc un terme plus qu’approprié.

Clever Thing et Tyler, un beau clin d’oeil au passé ( 2018 )

Pour le moment, papa Dustin a déjà gagné la Floride et Tyler est demeuré dans la région de Toronto. Il y entraîne quelques 2 ans qui vont sur 3 pour l’écurie familiale et surtout, il demeure disponible pour conduire.  Tel est le plan au moins jusqu’à ce que Dustin se mette vraiment à travailler les poulains au sud.

 

Le meilleur est à venir

 

Se tailler une place sur le plus exigeant circuit au Canada est une chose, s’y illustrer en est une autre et de la manière dont les choses se déroulent, il ne serait pas surprenant que 2023 soit justement cette grande première année de maturité et de succès. C’est en tous les cas ce que tous ses nombreux fans québécois lui souhaitent. Difficile de ne pas appuyer un si sympathique jeune homme !