Simon Allard sort grandi d’une année éprouvante

13 février 2021

On en convient tous, rien ne ressemble vraiment à ce que chacun a vécu en 2020, gracieuseté de la Covid-19. C’est aussi vrai pour le conducteur Simon Allard qui a souffert plus que d’autre des inconvénients de la pandémie, mais aussi de la mise au rancart de son frère René. Deux raisons plutôt qu’une,  pourrait-on dire. Ce qui n’empêche pas l’homme en ce début d’année 2021 de penser que le meilleur est à venir.

 

Des mois pas faciles

 

« Quand la Covid s’est invitée, j’ai été réduit à l’inaction pour plusieurs semaines. Je venais de m’acheter une ferme, le timing n’était vraiment pas bon. Pire encore, lorsque les activités ont repris, les gens de Pocono m’ont interdit de m’y produire, sans autre raison que j’étais le frère de René, enquêté  par le FBI. Il aura fallu que je mette un avocat sur le dossier pour que du jour au lendemain, on me permettre de réintégrer la piste, de conduire en courses. Après tout, Pocono, c’est ‘ma’ piste, j’y gagne ma vie ! Tout ça a duré cinq mois ! Cinq mois à végéter, à m’inquiéter, à me poser mille et une questions sur ma vie, la direction que je devais prendre. Vraiment, des temps durs ! »

« Faut le vivre pour le croire, mais il n’y a rien de plus vrai que c’est dans l’adversité qu’on reconnaît nos vrais amis. Aux États-Unis, la mentalité est peut-être différente. Chez nous parfois, on tape facilement sur le gars qui est déjà à terre; aux États, j’ai été renversé de voir que des gens comme Tim Tetrick pour ne pas le nommer, m’ont offert du soutien. J’étais assez déprimé à l’époque; parlez-en à Dan Dubé, je l’appelais quasiment tous les jours ! »

 

« Ce n’était pas vraiment facile à vivre. Barré de Pocono, je tentais ma chance à Chester; j’avais quelques drives, mais pas de chevaux vraiment compétitifs, J’ai même essayé de m’implanter à Northfield. Bref, un passage à vide que je ne souhaite à personne, mais qui m’a permis d’en sortir grandi. »

 

Un hiver remarqué

 

« Malgré la reprise des activités à Pocono, je pense être en mesure de continuer en soirée à conduire à The Meadowlands. Idéalement ce serait Pocono en après-midi ou Chester ( Philadelphie ) et The Big M, le soir, les jours de weekend. J’y tiens parce que j’ai prouvé cet hiver que je pouvais tenir mon bout contre les meilleurs. Je n’ai pas toujours les meilleures montures, mais je pense que je m’en tire bien. Et puis les gars, comme les frères McCarthy sont de super bons gars qui, occasionnellement, vont suggérer à un entraîneur de mettre mon nom sur tel ou tel cheval. C’est pas facile de conduire là, mais avec l’absence de Tetrick et de David Miller, il y a un peu de place pour un gars comme moi. Je pense que j’ai prouvé au cours des dernier mois qu’on pouvait me faire confiance. Chose certaine, je suis prêt à voyager; le travail ne me fait ps peur. »

Avec sa fille Amelia

Si vous suivez un temps soit peu les activités dans la grande région de New York, vous aurez été de ceux, nombreux, qui regardent aller Simon Allard réussir et s’imposer contre les meilleurs. Il l’a prouvé le weekend dernier en gagnant l’épreuve principale à The Meadowlands avec Western Joe.

Le weekend dernier à The Meadowlands

 

Des chiffres

 

Le temps passe pour tous. En 2002, Simon faisait ses débuts sur le sulky et depuis, c’est plus de 25 000 conduites en courses et des années aux USA qui lui permettent de récolter entre 3 et 4M$ de dollars en bourses. C’est déjà plus de 4 183 victoires sur le sulky et plus de 41M$ en carrière. En 2019, juste avant la pandémie, Simon était sur une lancée : il venait de connaître sa meilleure saison en carrière avec 389 victoires et des gains de 4.4M$.

Au Little Brown Jug

Vous êtes amateurs, et aussi parfois parieurs bien sûr, alors Simon Allard, quelle que soit la piste qui l’accueille, demeure une valeur sûre sur le sulky. Et un fichu de bon gars qui mérite sa place au soleil et sa chance de réussir. On le lui souhaite !