Samuel Fillion en pleine ascension

10 octobre 2025

Par Daniel Delisle . — Les dernières visites de Samuel Fillion à H3R ont permis de mesurer l’immense progression du jeune homme originaire de Mont-Joli. Indiscutablement, il fait désormais partie intégrante de la relève la plus prometteuse sur le sulky dans la province voisine, et donc au Canada. Samuel poursuit son apprentissage sur les pistes B de l’Ontario en attendant l’heure qui viendra sûrement de son arrivée sur le circuit de Mohawk. C’est la voie qu’ont empruntée plusieurs des conducteurs qui font aujourd’hui campagne sur le plus grand circuit au Canada.

Dominer les pistes B

C’est la marche normale à suivre. Se faire un nom sur les pistes B avant de s’installer sur la grande piste d’une façon définitive. Cette dernière étape n’est pas évidente car elle nécessite habituellement l’appui d’un ou plusieurs entraîneurs de renom. Samuel fait-il bien ses classes? Il faut répondre oui sur le champ, car en 2025, il est ou a été ( certaines pistes ont terminé leur meeting ) 1er à Georgian Downs, 1er aussi à Grand River, 2e à Flamboro Downs, 3e à Hanover et 6e à Western Fair. Voilà un palmarès plus qu’impressionnant n’est-ce pas? Et on peut tout de suite affirmer que tout cela est possible avec de très très nombreux déplacements. Et ça implique aussi souvent, de travailler ( courir ) quasiment sept jours sur sept. Tel est le dur chemin vers les sommets. Il faut de la vaillance, de la résilience, de la volonté d’arriver au plus hauts sommets. Et c’est précisément ce que Samuel fait au prix, pouvons-nous penser, d’immenses sacrifices.

La prochaine étape n’est pas évidente. Un certain nombre de conducteurs vedettes sur le Circuit B en Ontario y demeurent, sans parvenir à l’autre niveau, i.e. s’installer sur le circuit de Mohawk. On l’a vu au cours des derniers mois, occasionnellement, Samuel a couru sur le circuit torontois, et il l’a fait avec succès. Ça aussi c’est nécessaire. Car c’est une chose de conduire à Mohawk un cheval non compétitif pour le simple fait de pouvoir dire qu’on y est allé, et c’est autre chose que d’y connaître le succès quand on s’y pointe pour quelques conduites. C’est aussi une façon d’attirer l’attention des entraîneurs. Quoi de plus? Être 3e au pays pour le nombre de victoires, un fait actuellement qui place Samuel dans une classe à part.

Une progression visible

En parcourant les statistiques de Samuel pour les premières années de sa carrière, on y découvre une progression certaine, presque spectaculaire. En prenant comme point de départ l’année 2019, l’année où il a fait ses débuts à H3R, voici un aperçu du nombre de ses victoires, année après année : ainsi donc 2019, 18 victoires; 2020, 32; 2021, 100 ( c’est l’année de l’émergence ); 2022, 165; 2023, 165; 2024, 308; et cette année, au lundi, 6 octobre, on parle déjà de 288, en route pour faire mieux encore que l’année passée. Évidemment, quand la colonne des victoires explose, explose aussi la colonne des gains monétaires. Ainsi donc, 2019, 27 000$; 2020, 138 000$; 2021 574 000$; 2022, 1.1M$; 2023, 1.1M$; 2024, 2M$, et cette année, il est déjà rendu à 1.9M$. On peut donc présager que la barre des 2M$ sera dépassée.

On peut facilement soupçonner que tout cela n’est pas venu sans travail, sans apprentissage, sans pourvoir attirer l’attention des entraîneurs ontariens. Certes, il peut compter normalement sur l’appui de plusieurs entraîneurs d’ici établis là-bas comme Francis Guillemette ou Jean-François Maguire. Mais pour s’établir avec des bases solides, il faut nécessairement l’appui de quelques entraîneurs locaux, ce qu’il a réussit lentement mais sûrement, en passant par dessus la barrière de la langue. Bref, comme en toutes choses, comme dans n’importe quel sport, il faut passer par des étapes nécessaires, les bien réussir et progresser.

Le meilleur est à venir

Souhaitons à cet autre représentant de la pépinière qu’est Mont-Joli la persévérance nécessaire pour arriver au plus haut sommet. Il a les outils, une bonne tête, de l’ambition et du talent. Le reste n’est qu’affaire de temps.