Par Daniel Delisle . -En route vers Western Fair, un peu plus tôt la semaine dernière, Samuel Fillion était dans d’excellentes dispositions pour parler de ce qu’il vit actuellement dans la grande région de Toronto et sur des pistes comme Mohawk, Flamboro Downs et Western Fair. « C’est sûr ici, que le rêve ultime de tous les participants aux courses, c’est la piste de Mohawk. C’est aussi le mien, mais j’ai des étapes à respecter ! Des choix parfois déchirants à faire et des gens à ne pas décevoir. »
Un chemin pas facile
Tous les conducteurs qui sont passés par là et certains entraîneurs aussi vous le diront : la route qui mène au sommet est parsemée d’embuches. Il y a d’énormes sacrifices à faire. Avant d’habiter dans sa somptueuse résidence au New Jersey, Daniel Dubé a vécu dans une espèce de grenier près de la piste de Yonkers. Avant de s’imposer comme un des meilleurs en Amérique, Yannick Gingras a habité dans le ‘walk in’ de ce même Dubé. Il y a des sacrifices à faire et Samuel est à cette étape.
« J’ai habité quelque temps chez Louis-Philippe; là, je vis à l’hôtel. Je ne suis pas allé chez moi au Québec durant les vacances des Fêtes. J’ai vécu seul, et heureusement que je me suis fait une amie dans la même situation que moi. Rien n’était évident, même Louis-Philippe était en Gaspésie ! Je suis à une heure quinze minutes de Western, à environ une demi-heure de Flamboro. »
Des choix, toujours des choix !
« Ce que je trouve le plus difficile, c’est de faire les bons choix, tous les jours. Par exemple, j’ai quatre montures à Western et une à Mohawk, d’un entraîneur qui pense à faire appel à mes services régulièrement. Je choisis quoi ? Pas évident. Oui, c’est le fun et prestigieux de conduire à Mohawk, mais en même temps, j’ai plus de chance de m’illustrer et de faire quelques sous à Western ou à Flamboro. J’ai établi quelques contacts avec des secrétaires de courses qui sont bien placés pour connaître mes chances les meilleures. Mais en tout temps, ça demeure embêtant »
« Vous voulez un autre exemple ? Disons que je conduis quelques chevaux pour un entraîneur donné à Mohawk. Or il arrive qu’un bon soir, dans la même course, une écurie prestigieuse comme Détermination me nomme sur un de leurs chevaux. Je fais quoi ? J’abandonne l’entraîneur qui ma donné ma première chance pour prendre la conduite d’un cheval d’une écurie de pointe ? C’est vraiment pas facile et la situation se présente tous les jours. »
Les prochaines semaines
« Pour le moment, je ne pense pas trop à long terme. Ma situation actuelle me va. Ça se développe bien. Mon nombre de ‘drives’ augmente et je suis heureux de mes choix. La situation sera é réévaluer quand Rideau reprendra ses activités à la mi-février. Rideau, c’est bien beau, mais c’est aussi beaucoup de route, d’heures, de couchers très tard. On verra, chaque chose en son temps.
« Mon anglais quand j’ai mis les pieds à Rideau cet automne, était nul. Ça s’améliore tranquillement. C’est un obstacle de taille, mais d’autres avant moi l’ont vécu. Il faut dire aussi que tu n’es pas tant le bienvenu, puisque tu es là pour prendre une partie de gagne-pain des autres conducteurs. L’atmosphère n’est pas toujours cordiale, mais je n’en veux à personne, c’est un peu normal. Il y a aussi une question de génération. Je me sens mieux accueilli par les plus jeunes dans le métier. Eux, ils sont passés par là avant moi, et ils me comprennent mieux. Brett MacDonald est un bon exemple. Je fais ma petite affaire sans faire de vagues. Dans certaines courses, c’est pas facile. Je n’ai pas souvent le ‘break’ de la course, mais ça aussi, je le comprends et je l’accepte. C’est la vie ! »
Quelle année
2021 aura vraiment été une année marquante pour le jeune homme de Mont-Joli. 100 victoires sur le sulky, 4e au classement à H3R et à Rideau, une nomination aux O’Brien Award comme ‘Étoile montante’, voilà qui résume bien l’ascension de Samuel. Le reverrons-nous régulièrement au Québec et à H3R ? Les paris sont ouverts. En attendant, ce jeune homme poursuit sa marche vers le succès et on ne peut que lui souhaiter que ça se poursuive pour le mieux.