Salut, Armand Charel

24 janvier 2020

La communauté des gens de chevaux, spécialement ceux de la Mauricie, a appris avec stupeur au cours des derniers jours, la mort subite d’Armand Charel, une figure avantageusement connue du monde des courses au cours des quarante dernières années. Une mort d’autant plus surprenante que ce gentil colosse ne donnait pas de signe évident que sa vie allait prendre fin d’une façon aussi abrupte.

 

Une longue passion

 

D’aussi loin qu’on puisse se souvenir, Armand faisait partie des meubles à H3R, un homme populaire, sociable, que tous connaissaient et que le grand nombre appréciait. Armand, c’était le gars au franc parler, parfois mordant, mais toujours sans malice. Une homme qui malgré un emploi à temps plein ailleurs que dans le monde des courses de chevaux, s’est toujours gardé au fil des ans, un ou deux chevaux dont il prenait soin en dehors de ses heures de travail. Ce fut le cas d’une manière constante au cours des vingt cinq dernières années, même si l’industrie a connu des hauts et des bas.

On a retrouvé des chevaux entraînés par Armand sur toutes les pistes du Québec et même au delà dans la province voisine. En tout, même si ce ne fut jamais à temps plein, Armand a fait prendre de départ à ses chevaux dans plus de 1 000 courses et de ce nombre, ses montures en ont gagné près de 150. Pas si mal pour un gars qui n’exerçait pas le métier d’entraîneur à temps plein. Ces dernières années, il y a vraiment deux sortes de chevaux qui intéressaient notre homme : d’anciens super bons chevaux qui avaient besoin de réhabilitation et de temps pour redevenir compétitifs ou de très jeunes chevaux à améliorer.

 

Standardbred Canada ne retrace la carrière des gens de chevaux, conducteurs ou entraîneurs que depuis 1992. Et Armand était actif bien avant cette époque. L’homme est né en 1952 et cette passion l’habitait depuis son tout jeune âge.

 

Sur une note plus personnelle

 

J’ai eu la chance de connaître et d’apprécier Armand au milieu des années 80. Mon plaisir de l’époque, c’était de ‘réchauffer’ des chevaux les soirs de courses, de les parader aussi ( c’était une autre époque ) et de les jogger les matins que mon travail d’enseignant me le permettait. Et c’est comme ça que j’ai connu Armand de plus près, puisqu’il m’a souvent demandé de ‘réchauffer’ son ou ses chevaux les jours de courses. Quand je repense à toutes ces années, je revois son meilleur cheval de l’époque, Champion Royal, un beau blond qui avait fière allure et qui gagnait bien sa vie. J’étais fier de m’asseoir sur son sulky, derrière un cheval bien attelé et très propre. C’était le bon temps et le temps de mieux connaître l’homme. Je ne vous cacherai pas que, comme Armand savait si bien le faire, je n’ai pas échappé à ses taquineries, parfois un peu plus dures !!!

 

Jusqu’à récemment

 

Les amateurs des dernières années auront surtout en mémoire le cheval I Wanna Be Geared, un ancien super cheval qu’Armand avait ramassé et qu’il a ensuite retourné au cercle des vainqueurs Ou encore le poulain de 2 ans qu’il a acheté à la fin de l’été dernier, Beach Bayama sur lequel il comptait pour faire un bon 3 ans. Le destin en aura décidé autrement, dimanche dernier, 19 janvier, après son quart de travail.

Victoire de I Wanna Be Geared en novembre 2018

À la famille Charel, le CJQ et moi-même offrons nos plus sincères condoléances. Les derniers arrangements pour les funérailles ne sont pas connus au moment d’écrire ces lignes. On vous les communiquera dès que possible.

 

Salut, Armand !