C’est Louis-Philippe Roy qui s’exprime ainsi après que l’on eût souligné au cours des derniers jours, le fait que ses montures lui ont gagné à ce jour la rondelette somme de 25M$. « Je ne connaissais absolument pas cette statistique : ce sont les dirigeants de Woodbine ( Mohawk ) qui l’ont découverte et soulignée. Ça fait plaisir, mais c’est une étape et j’espère surtout qu’il y en aura d’autres ! »
Longue route
Si l’on considère que la carrière de LPR a débuté très modestement sur le Circuit Régional en 2008, c’est une longue route, au sens propre et au sens figuré qu’a parcourue le natif de Mont-Joli. Et dans la chasse aux 25M$, les six années à conduire exclusivement sur le Circuit Régional ont compté pour 44 000$ sur les 25M$ ! Mais comme il le dit lui-même avec son humilité habituelle, il faut bien marcher avant de courir !
« Aujourd’hui, à 31 ans, j’aspire avant tout à une vie plus stable. Quand je repasse dans ma tête toutes ces années à me déplacer, d’abord en Gaspésie, puis de Gaspésie à Trois-Rivières, puis à Rideau, puis enfin dans la région de Toronto, ça fait beaucoup d’heures en déplacement, en auto, par tous les temps. Je ne dis pas non à me déplacer à un moment donné avec un cheval du Grand Circuit, mais ce n’est pas ma priorité actuelle. J’aspire à une vie plus tranquille, à revenir à la maison ( Guelph ) avec la personne qui partage ma vie. »
« Je suis beaucoup attiré par les jeunes chevaux, les poulains et pouliches de 2 et 3 ans. J’adore travailler avec ce genre de coursiers. C’est un peu ce qui m’a poussé à me détacher tranquillement de Richard ( Moreau ), qui lui, possède une écurie axée plus sur les chevaux de condition et les claimers. C’est sûr qu’en faisant ce choix je gagne moins de courses, je fais moins d’argent, mais ma priorité actuelle est ailleurs. Ce fut un plaisir et un privilège de travailler avec et pour Richard. Quel homme de chevaux accompli ! Mais ce fut un choix conscient et je vis bien avec mes décisions. »
L’écurie
Plusieurs amateurs ne s’en doutent peut-être pas, mais notre homme est devenu lui aussi ces dernières années un homme de chevaux. Ou pourrait-on dire, redevenu un homme à chevaux complet qui passe justement son temps avec les jeunes chevaux.
« Il y a quelque temps, j’envoyais les poulains et pouliches que j’achetais à ma bonne amie Chantal Mitchell. Ils étaient là et je m’en remettais complètement à elle et à son équipe. Les choses ont changé. Actuellement, j’entraîne huit chevaux : six 2 ans et deux 3 ans que je ramène cette année. Je ne peux évidemment pas faire tout ce travail tout seul, alors j’ai engagé Éric Nadeau. Nous sommes là tous les deux le matin à l’écurie et je peux compter sur lui et son bagage d’expériences glanées ici et là. »
« Cette vie-là, je l’aime. Elle est plus proche de ce que je voulais faire. Et cela ne m’empêche pas de conduire le soir et avec Éric, je peux m’appuyer sur quelqu’un qui est sérieux et travaillant. C’est très stimulant les jeunes chevaux : on fait des essais, on commet des erreurs, on apprend, on se réjouit du succès. C’est d’ailleurs aussi un des attraits de conduire pour d’autres entraîneurs, des jeunes chevaux. En débarquant du sulky après une course, on ne se contente pas de remettre les guides. On discute et on donne son point de vue à l’entraîneur pour le développement de son protégé. »
En route vers d’autres sommets
Aucun doute dans l’esprit des gens qui ont suivi la carrière de Louis-Philippe depuis ses débuts. Cette étape réalisée la semaine dernière aux guides d’un protégé de Jean Tourigny, n’est qu’une étape de plus vers d’autres sommets. Avec le talent qu’il possède, le sérieux aussi, il continuera de briller sur le plus important circuit de courses au Canada. Et de s’y distinguer. C’est ce que nous lui souhaitons pour 2021.