Par Daniel Delisle . – C’est la quatrième fois de suite que Pascal Bérubé décroche le championnat des conducteurs à H3R. Un exploit qui n’est pas sans rappeler ceux de champions précédents qui se sont illustrés chez nous. Généreusement, Pascal a accepté de nous confier un certain nombre de ses réflexions à la suite de cette autre quête d’excellence avec 81 victoires au compteur.
Des attentes plus modestes
« Je m’étais fait à l’idée bien avant le début de la saison que je ne pourrais pas répéter les statistiques de la saison précédente, une saison qui m’avait vu inscrire plus de cent victoires en une quarantaine de programmes. J’ai toujours pensé que cette saison-là était une exception, quelque chose qui n’arrive pas souvent dans une carrière. Dans les années précédentes, un peu plus de cinquante victoires suffisait pour gagner et c’était très bien ainsi. En pensant de cette façon, je me suis enlevé une pression totalement inutile et j’ai savouré la dernière année pour ce qu’elle était : une saison très réussie avec plus de 80 triomphes. »
« Gagner une cinquantaine de courses dans une saison de quarante programmes, c’est gagner au moins une fois à chaque nouveau programme. C’est déjà très bien pour moi. Et ce qui me rend encore plus fier, c’est que je l’ai fait en conduisant pour de très nombreux entraîneurs et proprios différents. Quand je recevais les listes pour un programme donné et que je voyais mon nom présent à chaque course ou presque, je me disais que je devais bien faire quelque chose de correct avec les chevaux qu’on me confie. »
Des courses plus marquantes
Quand on demande à Pascal, quelle est la course dont il est le plus fier, on a droit à du deux pour un : « Vraiment, mes deux victoires dans les finales du mois de septembre me rendent bien fier. Je parle bien entendu de la victoire de Ladycorona chez les ambleuses de 3 ans et celle de MC Eddy chez les trotteurs de 2 ans. Deux victoires très différentes. Avec la pouliche entraînée par Yves Tessier, c’était la pression de gagner la finale après avoir gagné les éliminatoires. Les amateurs à ce moment-là s’attendent à une victoire et même une deuxième place les déçoit. C’était vrai pour Yves comme pour moi. La pouliche a gagné et de belle façon et j’en étais vraiment très content. »
« Dans le cas du trotteur de Daniel Martin, MC Eddy, c’était très différent. D’abord, j’avais pu suivre la progression de ce jeune trotteur tout au long de l’hiver et du printemps quand Daniel m’invitait à le jogger ou le travailler. Quand on fait passer un poulain d’un travail en 2.20 à un mille sous les 2.10. Ça marque. La progression a été magnifique et il a réussi tout un exploit en gagnant sa course aux dépens du gros favori Wild Dream Men. Daniel et Dominique sont des amis proches, j’étais tellement content pour eux qui travaillent fort chaque année pour tenir à flot leur écurie. »
« Il y a aussi des courses qu’on aimerait refaire. Je pense à l’amble Brian Paquet au cours duquel je n’ai pas été trop chanceux. HP Momentum méritait un meilleur sort, selon moi. Mais ce sont les courses et on ne peut les recommencer. J’ajouterai que j’aurais peut-être pu gagner quelques courses de plus si je n’avais pas été fidèle à certaines écuries. Mais bon, les liens qu’on tisse dans ce milieu, ça compte aussi, parfois plus. »
Un conseil pour les plus jeunes
Avec toutes ces victoires, Pascal peut bien se permettre de donner au moins un conseil aux plus jeunes qui débutent dans le métier : « Je leur dirais de bien consulter le programme avant une course dans laquelle ils sont engagés; savoir qui sont leurs adversaires, quels chevaux sont en forme ou pas, baissent ou montent de classe, etc… ce sont des observations qui permettent de prendre de meilleures décisions. C’est ce que je fais, et ça me réussit. »
Un peu de repos
Pascal terminera la saison à Rideau, s’accordera ensuite un peu de vacances en allant visiter fiston qui gagne toujours sa vie en Europe comme joueur de hockey. Un moment qu’il attend et qu’il s’accorde pour la 2e année de suite. Mais quoi qu’il arrive, il sera de nouveau sur les rangs à H3R pour défendre son titre et continuer d’être l’ambassadeur exceptionnel qu’il est pour son sport.