Par Daniel Delisle . – En 2022, Pascal Bérubé connaissait sa meilleure saison en carrière avec des gains qui, pour la première fois, dépassaient le seuil du million. 2024 risque bien d’être sa 2e meilleure, avec encore six semaines de compétition à Rideau. Au moment d’écrire ces lignes, il a déjà franchi les 900 000$ de gains et ne semble pas vouloir ralentir. Si chez nous, gagner le titre de meilleur conducteur ne fut pas un problème, à Rideau, terminer encore deuxième ne l’est pas non plus.
Chez nous, des chiffres éloquents
La saison qui a pris fin le 3 novembre dernier a une fois de plus couronné Pascal à titre de champion conducteur pour une cinquième année de suite. Et ce championnat qui a semblé en début de saison vouloir être contesté par quelques sérieux aspirants (e), n’en fut pas moins aussi éclatant que les trois précédents. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pascal a terminé bon premier pour les dollars amassés, plus de 339 000$, pour les victoires 76 ( 24 de plus que son plus proche poursuivant ), pour les départs aussi avec 307 courses, pour la moyenne URDS tout autant avec .391, un sommet inégalé. Un peu à l’image des courses dans lesquelles il est impliqué, il a terminé la saison en force, accentuant un peu plus à chaque semaine l’écart qui le distanciait de ses rivaux. Sa popularité auprès des entraîneurs est encore très importante et elle l’est tout autant chez le public parieur qui ne craint pas d’en faire le favori de la courses, très souvent.
À Rideau aussi
Parler de Rideau, c’est parler de la domination de Guy Gagnon, et n’étant pas un local, Pascal ne peut logiquement aspirer le déloger. Guy Gagnon, c’est évoquer un conducteur-entraîneur dont l’écurie est très performante et c’est évoquer le fait qu’il conduit aussi très souvent les chevaux de la meilleure écurie, celle du couple Coplay-Archer. Se classer deuxième dans ce contexte n’a rien de déshonorant et la compétition avec Rob Shepherd pour le 2e rang est, semaine après semaine très intéressante. Pascal réussit tout de même là-bas à maintenir une moyenne UDRS de .344, un gage de l’excellence de ses performances. Rideau, ce sont de gros sous qui comptent pour les deux tiers de l’argent qu’il récolte chaque année.
Quelques réflexions du champion
Questionné sur la course la plus satisfaisante de son année, il évoque sa victoire dans le Bombardier avec Simply The Best: « Cette pouliche, on l’a amenée progressivement là où elle s’est finalement rendue. Des petites classes de non-gagnant d’une course au Bombardier. On l’a courue en venant de l’arrière, puis première à l’extérieur, finalement en tête de peloton. Je suis très content de la progression qu’elle a connue, Marc-André Simoneau aussi.» Pascal garde aussi en mémoire les cinq victoires de Boomboom Tonight, cinq victoires en cinq courses à H3R avec la finale du Trophée des Éleveurs en prime . Interrogé sur la chance qu’il a de conduire des chevaux performants comme ceux de Marc-André ou de Yves Tessier, il avait ceci à dire : « C’est vrai que c’est plaisant, mais ça vient avec une obligation de résultat. Si le cheval est pressenti pour gagner, tu ne peux pas te permettre de finir 3e ou 4e deux ou trois semaines de suite, sinon, l’entraîneur optera pour quelqu’un d’autre. Ça fait partie du stress à maîtriser. Être un ‘catch driver,’ c’est être à la merci de tes bons résultats!»
« J’ai eu la chance cette année d’aller visiter Lexington pendant l’encan. Je ne suis pas un grand spécialiste de poulains, mais d’être là sur place avec les plus grands noms de notre sport, c’est quelque chose d’impressionnant. Je me levais tôt le matin pour aller voir sur la piste tous ces jeunes chevaux prodigieux appartenant à des écuries comme celles de Burke ou Svanstedt ou Takter ou Alagna. J’ai même joggé un poulain trotteur de 2 ans de l’écurie Burke, un des ces matins, c’est toute une expérience. Sûrement, un des beaux moments que j’ai vécu cette année».
« Il me reste sept programmes avant de conclure la saison. J’espère améliorer mes statistiques jusqu’à la fin, mais je serai content d’avoir connu ma 2e meilleure année à vie. Si jamais l’occasion se présentait d’aller faire quelques départs sur la grande piste, je ne dirais pas non, mais si ça ne se présente pas, c’est correct aussi. Il me reste le hockey comme passe-temps; j’aime bien garder les buts et j’attends d’ailleurs un coup de fil du Canadien. Sait-on jamais? Je serais toute une recrue à 52 ans!»
Comme on peut le voir, Pascal n’a pas perdu son sens du l’humour et si vous jetez un coup d’oeil sur sa page Facebook, vous verrez qu’il ne manque pas d’occasion de faire rigoler ses amis. On peut lui souhaiter un peu de repos et de prendre soin de lui-même pour revenir encore plus fort le printemps prochain.