Par Daniel Delisle . -Ils sont bien connus au Québec, à travers tout le Canada aussi, leurs succès ne s’étant jamais démentis au fil de la dernière décennie. Robert, comme un conducteur élite, Isabelle comme une entraîneuse de qualité, à la tête d’une écurie compétitive. Bref, leur carrière à tous deux semblait toute tracée jusqu’à ce que, cet automne, ils décident conjointement ,sûrement, de ralentir leur flot d’activités, de se relocaliser et de se consacrer davantage à leur petite famille. Geste courageux qui les honore.
Au fil des ans
Robert Shepherd n’est pas le premier venu sur le sulky, ses plus que 3 800 victoires l’attestent, ses 27M$ de gains en bourses aussi. Il a aussi terminé dans le top dix au Canada au cours des quinze dernières années et à trois occasions, en 2008,2018 et 2019, il a terminé second pour les victoires au pays C’est vous dire. Natif de l’ïle-du-Prince-Édouard comme beaucoup de gens de chevaux, il a fait son petit bonhomme de chemin sans tambour ni trompette pour s’élever au niveau des meilleurs. Mais voici que depuis quelques mois, lui et sa conjointe Isabelle ont emménagé au Québec, à St-Eustache, pour poursuivre de là leur carrière, mais surtout pour se consacrer davantage à leurs jeunes enfants de 2 et 4 ans. Une décision réfléchie et qui ne va pas sans conséquence.
Du temps des grands succès à H3R
De nouvelles priorités
« On en a jasé pas mal, mais avec deux jeunes enfants, il nous fallait ralentir nos activités de courses au moins pour un certain temps. Les aléas de la Covid nous y ont aussi fait réfléchir. Passer plus de temps à la maison devient une priorité, être plus présent pour eux aussi. Le ‘sept jours/semaine’ sur les pistes de courses devient plus difficile. Et c’est ainsi qu’on a révisé nos priorités dans la vie, Isabelle et moi. »
Pour le couple, ralentir se traduit par ne prendre soin que de huit chevaux, quatre chevaux âgés, deux 3 ans et deux 2 ans. Ce qui devrait aussi dire les faire se produire à Rideau Carleton comme à H3R, selon les classes et la saison. Robert se propose aussi d’accepter les conduites de relève ( catch drives ), mais sur un calendrier hebdomadaire plus limité. On le voit déjà d’ailleurs se distinguer depuis l’ouverture des courses à Rideau et il ne serait pas surprenant qu’il soit là-bas comme chez nous, une force dominante sur le sulky. Après deux programmes à Rideau, Rob compte déjà plus de 15 000$ au compteur avec une douzaine de présences en piste et deux victoires.
À Trois-Rivières
Bonne nouvelle pour les amateurs de courses de chez nous que celle de la présence de Rob Shepherd sur le sulky d’une façon régulière. Voilà qui risque de bouleverser un brin la hiérarchie bien connue des Bérubé-Brosseau-Gendron et qui devrait servir à pimenter d’action la saison qui vient. D’ailleurs, l’histoire récente en témoigne puisque Robert n’est pas un étranger chez nous. Qui n’a pas encore en mémoire les succès retentissants qu’il a connus à H3R aux guides des ‘Men’ de mesdames Cathou Pelletier et Chantal Gravel. En 2015, il réussissait le doublé Coupe de l’Avenir et Trophée des Éleveurs avec Wil Wild Men et Seeyou Men, un exploit qui ne saurait être oublié. En 2016, Seeyou Men gagnait la finale de la Série québécoise, son frérot en faisait autant en 2017. Ces saisons ont permis aux amateurs d’ici de mieux connaître les talents de Rob Shepherd comme conducteur et ceux d’isabelle Darveau comme entraîneuse.
Wild Wild Men en route vers son record de piste
Wild Wils Men par ailleurs détient toujours le record de piste pour un trotteur de 2 ans, 1.58.2 du temps qu’il était dans l’écurie Shepherd-Darveau. N’est-ce pas là le gage de succès futurs qui ne sauraient manquer d’arriver. Tout cela attend donc les amateurs de courses à H3R avec la venue d’un jeune vétéran dont le talent est indéniable. Voilà qui promet pour la prochaine saison.
Seeyou Men en septembre 2015, victorieux de la finale du Trophée des Éleveurs
Source : site de Standardbred Canada du 13 février 2022.
