Par Daniel Delisle. – Pas facile de s’illustrer contre les meilleurs au monde, les Dunn, Tetrick, Gingras, McCarthy et compagnie. C’est pourtant le défi que relève chaque jour ou presque, Marcus Miller, et spécialement ces jours-ci, dans la série Matchmaker à Yonkers. Maintenant âgé de 32 ans, le fils de l’entraîneur Erv, tient son bout avec brio, lui qui flirte dorénavant avec les 4000 victoires en carrière.
Qui dit mieux ?
À la suite de la 2e tranche disputée le 25 mars dernier, Marcus a tenu son bout comme il l’avait prédit : « Aucune des divisions ne sera facile; il y a dans cette série des juments de grande qualité. Je pense aussi que nous en avons quatre qui sauront être compétitives. Ce ne sont pas des juments qui seront un succès instantané, mais elles sauront tenir leur bout, j’en suis convaincu. »
Et Marcus a eu diablement raison, si l’on se fie aux résultats du 25 mars. Quatre partantes, une par division et au tableau d’honneur, une première, une deuxième, une troisième et une 6e. Ça pourrait paraître banal, encore faut-il savoir qu’aucune d’elles n’était la favorite des parieurs. La jument gagnante, 2/2 dans la série, Mystical Carrie, était cotée à 4/1, celle qui a terminé seconde, Bolt Of Beauty était cotée à 61/1, celle qui a terminé 3e, Lucky Artist A l’était à 36/1. Pas mal n’est-ce pas ?
Mystical Carrie
Il y a une douzaine d’années, Marcus a commencé à conduire une ambleuse du non de Mystical Victress. Au fait, c’est elle qui a permis à Miller de connaître ses premiers gros succès. Mystical Carrie est justement l’une de ses filles. La jument de 5 ans est entraînée par le paternel, Erv, elle a gagné 18 de ses 51 départs en carrière, avec des gains qui avoisinent dorénavant les 440 000$.
« J’ai conduit Mystical Carrie à Chicago, raconte Marcus. C’est une des premières très bonnes ‘illinois breed ‘. C’est donc très spécial de me retrouver sur son sulky, ici, à Yonkers dans le Matchmaker. Je commence à me sentir vieux, ajoute-t-il en riant, quand je constate que j’ai conduit la mère de certains chevaux que je conduis maintenant. Ce sont des chevaux différents, en parlant de la mère et de la fille, de préciser Miller. La mère était une grosse travaillante ‘grinder’. La fille est plus petite et possède une meilleure clique de vitesse. Elles ont cependant une chose en commun : ce sont des battantes. »
Au moment de lire ces lignes, la 3e tranche aura été disputée, hier le 1er avril. Avec tout ce que l’on sait maintenant, inutile de dire que la suite des choses s’annonce très intéressante. Dans l’écurie de Erv MIller, leurs meilleures juments ont passé leur tour cette semaine.
À H3R en 2017
Le 15 août 2017, le World Drivers Championship s’arrêtait à H3R, et c’était Marcus Miller qui y représentait les États-Unis. C’est ultimement le canadien James MacDonald qui devait se sauver avec les grands honneurs, mais Marcus Miller avait attiré l’attention par son talent et sa gentillesse. En compagnie de l’ami Steven Wolf, nous l’avions interrogé au cercle des vainqueurs et je garde un excellent souvenir de cette rencontre. Un jeune homme charmant, modeste et très amical. Il avait conduit cinq montures, comme tous les concurrents d’ailleurs et avait réussi à gagner une course aux guides de Maracasso, à l’époque pas tout à fait le très bon cheval qu’il est devenu aujourd’hui.
Alors que les deux séries, le Matchmaker et le Borgota, amorceront leur 4e tranche et que les choses commenceront à se corser pour vrai, intéressant de voir comment le duo père-fils Miller, Erv et Marcus, se débrouillera. C’est un des enjeux de ces séries.