L’impact de la famille Gagnon dans notre industrie

22 octobre 2021

Par Daniel Delisle. – On ne le saura jamais, mais quand Sylvain Gagnon a acheté son premier cheval, Charlie Drummond, il ne se doutait certainement pas qu’il entraînerait avec lui ses deux autres frères, Joel et Stéphane, et à leur suite des neveux talentueux. Et c’est ainsi que depuis quelques années, le nom Gagnon s’annonce très bien dans le monde des courses sous harnais, un nom qui a d’abord résonné dans le monde des poneys.

 

Une fratrie

 

Donc, résumons-nous, trois frères, Sylvain, Joel et Stéphane s’amènent tour à tour dans le monde des ‘gros chevaux’ comme ils disent. Ils ont derrière eux tout le bagage et les connaissances nécessaires, car comme me le dira mon interlocutrice, Nancy Auger, avec un réalisme frappant, « un cheval, c’est un cheval ! Qu’il soit gros, petit, qu’il travaille ou qu’il court, c’est d’abord et avant tout un cheval. »

Célébration au cercle des vainqueurs suite à la victoire de Nancy Auger et de CL Big Beach

Plus encore que de s’intéresser à notre industrie, les frères Gagnon ont intéressé aussi leurs conjointes; on parle ici pour Joel de Nancy Auger, pour Sylvain de Guylaine Gagnon et pour Stéphane de Nathalie Ouellet. Deux d’entre elles sont d’alleurs devenues entraîneurs. Plus encore, dans le cas de Sylvain, deux de ses fils sont maintenant de la partie comme proprio et entraîneur, rêvant tous les deux d’un jour monter sur un sulky. On parle de Francis et de Jonathan Gagnon. Dans le cas de Stéphane, il s’agit de Jimmy Gagnon. Et, on ajoutera bien sûr Steven Gagnon dont la maman est la soeur de Guylaine qui lui a donné non seulement son prénom, mais son nom.

Its Machademic, propriété de Sylvain Gagnon, entraîné par Guylaine Gagnon

Autre ajout de taille : la soeur de Nancy Auger, Sonia Auger, est la conjointe de Jacques Dinelle et la mère de deux autres jeunes très intéressés par le monde des courses, Maxime Dinelle qu’on a eu l’occasion de voir à quelques reprises à H3R dans des épreuves du Circuit Régional et une recrue potentielle de 17 ans, 18 en 2022, William Dinelle. Comme plusieurs jeunes qui ont débuté dans les poneys, ils ont commencé de conduire en courses à 12 ans !

Charlie Drummond, le grand rassembleur de la famille Gagnon

Des règles d’un autre temps

 

Les règles de la RACJ telles qu’elles sont aujourd’hui, stipulent que pour arriver un jour à s’asseoir sur un sulky, (qui est souvent le rêve plusieurs), un jeune ou un moins jeune doit d’abord détenir une ‘licence’ de palefrenier pendant trois ans, puis détenir le permis d’entraîneur pendant deux ans, pour enfin avoir la chance et le droit de passer son test de la montre puis ses dix courses de qualification. Annoncez à un jeune comme William Dinelle 17 ans, qu’il lui faudra cinq ans avant de pouvoir conduire en courses et vous me parlerez de sa réaction ! Tout un test de patience dont la génération d’aujourd’hui n’a que faire.

Payback, le cheval de Francis Gagnon poussé à la victoire par Jessica Turenne

J’ai eu le plaisir d’accompagner pendant un temps un gars comme Louis-Philippe Roy dans ses démarches; peu s’en fallut qu’il se fatigue de tout ce temps et que l’industrie perde ainsi une étoile. Je revois encore Kevin Bernard avec qui j’échangeais et qui me faisait part de son incrédulité devant la longueur des années avant de conduire en courses. Pas étonnant alors que plusieurs deviennent des adeptes du Cricuit Régional. Là au moins, on leur donne la chance de réaliser leur rêve.

 

Personne ne doute qu’il faille se montrer prudent dans l’attribution d’un permis pour conduire en courses. Mais de là à patienter pendant cinq ans, il y a une marge ! Et comme notre industrie ne survivra qu’à condition que des jeunes gens, garçons ou filles, s’y intéressent, il est impératif que ces règles obsolètes soient assouplies.

 

Bravo à la famille Gagnon pour son implication. Elle aura été d’un apport précieux pour l’industrie. Merci à Nancy Auger pour toute l’info qui a permis de comprendre les liens étroits de cette fratrie !

Nancy Auger, quatrième à gauche, suite à sa victoire dans le challenge des conductrices