Un éleveur québécois se prend souvent à rêver à ce qu’un de ses rejetons gagne un Grassroots dans la province voisine ou mieux un Gold ou mieux encore la Super Finale. Ambition légitime. Mais rêver d’une victoire dans une épreuve du Grand Circuit comme le William Wellwood ? L’exploit n’a pas été réalisé souvent, et c’est précisément ce qu’a accompli HP Royal Theo samedi dernier pour les éleveurs Claude Hamel, Céline Paquin et le co-propriétaire Michel Damphousse.
Un victoire décisive
Le William Wellwood s’adresse aux trotteurs de 2 ans à la grandeur de l’Amérique, ce qui explique qu’il fait partie du Grand Circuit. Les meilleurs 2 ans au trot y sont, les meilleurs conducteurs aussi. Ainsi samedi dernier, dans une course dotée à 370 000$, on retrouvait Tim Tetrick, Yannick Gingras et quelques-uns des meilleurs à Toronto. Mais le gagnant, et ce fut un victoire sans appel, a été HP Royal Theo en 1.54.2 à son 6e départ à vie. C’est un fils de Royalty For Life et il était conduit pas Louis-Philippe Roy pour l’entraîneur Benoît Baillargeon.
Des gens heureux
Céline et Claude revenaient lundi de Toronto, lieu de cet exploit pour eux inoubliable : « De toute évidence, c’est la plus grande victoire de notre élevage à ce jour. Nous avions acheté la jument, Mikas Mazurka, une SJS Caviar, à Harrisburg, gestante de Guccio pour une somme d’environ 15 000$, de préciser le couple. Le rejeton n’a malheureusement pas fait l’affaire, mais la jument a aussi produit ensuite HP Bruxelles ( 58 549$ à ce jour ) qui reviendra en piste sous peu après une blessure sérieuse à un sésamoïde. HP Bruxelles est par El Titan. »
« Theo a été un poulain fantastique dès le départ. Bien conformé, il était et il est toujours rempli d’un grand désir de vaincre. C’est Jean Tourigny qui lui a donné ses premières leçons. Nous avons ensuite l’habitude d’envoyer tous nos bébés à Toronto pour voir s’ils peuvent concourir là-bas. Si oui, nous les laissons à Benoît ( Baillargeon ), si non, nous les ramenons au Québec et les attribuons à différents entraîneurs. Theo est resté à Toronto. Benoît en avait confiance. À sa toute première qualification ce printemps, il a franchi le premier quart en 28.3, le dernier en 28. Le talent et la vitesse étaient donc au rendez-vous. »
Pas un hasard
« Pour en revenir à la mère, c’est au Québec qu’elle avait connu le plus de succès comme génitrice. Pour son ancien proprio, elle avait donné un poulain bien connu au Québec du nom de Call For Justice avec des gains de plus d’un demi million à vie. Sept de ses huit rejetons ont couru à ce jour. Theo a de la vitesse; Benoît s’est appliqué à ce qu’il la gère mieux. Ce fut sa réussite. »
La suite
« Il lui reste encore deux Gold en Ontario, puis la Super Finale. Ce sera tout pour cette année. Il aura à ce moment-là un peu moins de dix départs, ce qui est correct pour un 2 ans. Il n’est pas éligible au Breeder’s Crown. L’an prochain, s’Il reste en santé et continue de progresser, nous aimerions viser le Hambletonian. Ce serait un beau rêve et un bel accomplissement. On est conscient qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour ce faire, mais le poulain en vaut la peine. »
Tout un accomplissement pour l’élevage HP ! On a vu dans les années récentes de beaux succès, notamment avec HP Titania Runner, mais HP Royal Theo a monté d’un cran le potentiel de cet élevage bien de chez nous. Chapeau à ce couple formé de Céline et Claude, aux entraîneurs Benoît Baillargeon et Jean Tourigny, aux conducteurs d’ici, Sylvain Filion et Louis-Philippe Roy. Les succès de Theo rejaillissent sur eux et c’est très bien ainsi. La suite risque d’être fort intéressante.