Par Daniel Delisle . -Il n’est jamais facile d’être une pionnière, Marie-Claude pourrait vous le dire. D’ouvrir la voie pour d’autres femmes désireuses d’embrasser la carrière de conductrice de chevaux standardbreds, de se frayer un chemin surtout propriété exclusivement masculine, n’est pas et n’a pas été une sinécure. Aussi, atteindre une 500e victoire comme conductrice, le 27 mars dernier, peut être considéré comme un exploit digne de mention. C’était la 14e course, à Rideau, l’Open Pace rien de moins et victoire de Lovemyrockinbird en 1.53.3 pour le compte de l’entraîneur Victor Puddy.
Fierté bien légitime
« Je trouve que j’y ai mis pas mal de temps avant d’atteindre ce plateau, peut-être trop à mon goût. Il me semble que cela aurait dû arriver avant, mais bon, les choses sont ce qu’elles sont et je suis bien contente que ce soit fait. Il y avait déjà quelque temps que le descripteur MacMillan en parlait, alors j’étais bien au courant de ce qui se passait. »
« Il me semble que ça fait une éternité quand j’ai commencé en 2001, sur le Circuit Régional. Ma toute première victoire est survenue le 15 juillet de cette année-là sur la piste de St-Édouard avec mon tout premier cheval, la jument Cams A Lady Luck. En juillet 2005, ce fut ma première victoire chez les pros, à Québec, avec un autre cheval qui m’appartenait, Ice Wood A. Étrangement, tout cela n’est pas très clair dans ma tête. De ces années-là, je me souviens surtout d’un cheval du nom de Sandre J avec lequel j’ai eu du succès et donc du plaisir. »
Sans Frontière
« C’est sûr que lorsqu’on regarde l’ensemble de ma carrière, je dois donner une place spéciale à la jument de la famille, Sans Frontière. Elle m’a fait vivre tant de beaux et inoubliables moments. Comme je dis souvent, les bons chevaux ont le don de nous faire bien paraître, et ce fut le cas de Sans Frontière. Je ne peux pas passer sous silence non plus, les performances de Whitecookie, un cheval que j’ai élevé, dompté, donné ses premières leçons pour le rendre au niveau qu’il a atteint. Je l’ai vendu à un bon moment pour moi et il poursuit une belle carrière chez Ron Burke. Il me rend très fière. » Pour les amateurs de statistiques, voici celles du cheval : 1.50 sur un demi-mille, 202 000$ de gains.
Le Mildred Williams
« Il y a quelques années, j’ai eu le privilège de participer à la série pour conductrices, nommée Mildred Williams. Ce fut un moment fort dans ma carrière. Cette série m’a fait connaître les autres filles qui tentaient comme moi l’aventure de conductrice professionnelle. On avait l’impression de faire quelque chose ensemble pour la cause. Et autre aspect non négligeable, cette série m’a permis de visiter et de compétitionner sur plein de pistes que je n’aurais jamais fréquentées autrement. On est en 2008-2009 et ce fut pour moi un grand moment, que j’ai partagé à l’occasion avec d’autres Québécoises comme Carole Dumont et Anne-Marie Turenne. »
La saison qui vient
« Je suis installée depuis plusieurs mois à St-Grégoire, sur la ferme de Roland Trudel. C’est un endroit fantastique et travailler avec Roland est un plaisir chaque jour. D’autant plus qu’il entretient la piste comme pas un. Nous avons une dizaine de chevaux à l’entraînement, surtout des poulains. Pour ma part, j’en ai trois qui sont bien à moi et que j’ai élevés : deux ambleurs et un trotteur. Le trotteur est par ma jument Torches Angel accouplé à Royalty For life du nom de Sensi Star. Les deux ambleuses sont aussi par deux de mes poulinières, Thrillionaire et Taylor B Swift. Les deux ont des pouliches par Shadow Play. Il est encore bien tôt pour se prononcer sur le futur, mais pour le moment, je me contenterai de dire que les trois vont bien. En passant, ils sont éligibles bien évidemment au Québec. »
Marie-Claude, le Québec et la Mauricie en particulier sont bien fiers de toi, de ton talent, de ta persévérance, de tes compétences aussi. Continue ! Tous savent que les honneurs, ce n’est pas ton fort, mais savoure les moments qui passent. Bravo !