Par Daniel Delisle . – Depuis quelques années, plusieurs proprios de chevaux québécois de belle valeur n’hésitent pas à les envoyer à l’entraîneur d’origine québécoise Patrick Lachance, bien installé sur le plus lucratif circuit de courses en Amérique du Nord, Yonkers. Les performances hors du commun de chevaux tels Lit De Rose et The Real One ne passent pas inaperçus de ce côté-ci de la frontière, de sorte que de plus en plus des nôtres choisissent cette voie pour le moins lucrative.
Patrick, le conducteur-entraîneur
Ils ne sont guère nombreux ces années-ci à choisir cette façon de vivre autrefois très généralisée. Et Patrick est toujours très heureux de son choix: « J’adore le vie que je mène, le choix que j’ai fait de continuer d’entraîner et de conduire mes propres chevaux. Je n’envie pas du tout les ‘catch drivers’; moi, ce sont mes chevaux, je les connais, je les prépare, je les conduis, tout ça sans qu’on me dise quoi faire. Les proprios du Québec en particulier sont des gens qui aiment leurs chevaux, veulent les garder, veulent qu’on en prenne soin comme si c’était à moi. C’est ce que je fais d’ailleurs. Je les ‘manage’ comme s’ils m’appartenaient, c’est le secret. On me laisse travailler à ma guise et on fait confiance à mon horsemanship. C’est un privilège de travailler dans de telles conditions.»
« Normalement, je m’occupe d’une écurie entre vingt et trente chevaux. J’adore ce que je fais et j’y prends plaisir. J’ai 49 ans et une idée très précise de ce que je veux faire et de ce que je fais. Je suis concentré sur mes chevaux et avec un tel nombre, je n’ai pas de quoi m’ennuyer. Je suis un gars très actif, j’ai toujours quelque chose à faire, toujours quelque chose de planifier. C’est de cette façon de que je vis.»
Les chevaux de proprios québécois
« Les proprios et les entraîneurs du Québec qui m’envoient leurs chevaux sont des gens qui aiment leurs chevaux. Et ça paraît. Quand j’en reçois, ce ne sont pas des chevaux ‘cuits’ ou au bout du rouleau. Ce sont des chevaux en forme dont on n’a jamais abusé. Et ça explique une bonne partie des succès que j’ai avec eux. Ils savent quand les arrêter, quand les repartir, leur donner du repos. Pour ne citer qu’eux, Hélène Fillion et Bertrand Ayotte à chaque année venaient chercher The Real One en décembre, lui accordaient du repos, reprenaient ensuite l’entraînement et me le ramenaient enfin au printemps. Le cheval était frais et dispos pour entreprendre une autre année. Guy Corbeil fait la même chose avec les siens. Ça s’appelle respecter son cheval et ça permet les succès qu’ils connaissent.»
« L’avantage que j’ai de les entraîner et de les conduire moi-même, c’est que je peux mieux savoir quand y aller à fond pour un effort qui rapporte. J’aime mieux finir cinquième emboîté avec du cheval, que cinquième avec un cheval à bout de souffle! Je sais si mon cheval est en forme, s’il a bien entraîné, s’il est prêt pour un effort considérable ou pas. Faut croire que c’est une bonne méthode puisque les chevaux durent et rapportent leur lot d’argent. » Un coup d’oeil aux statistiques de Patrick permet de réaliser que 2024 sera sa meilleure année en carrière comme entraîneur. Au moment d’écrire ces lignes, ses gains se chiffrent à 2.4M$, avec une moyenne URS de .272.
Dans le détail, les statistiques des chevaux ‘québécois’
Dans cet aperçu, on ne tient compte que des courses de 2024 dans l’écurie de Patrick.
Lit De Rose Guy Corbeil 28 (8-6-5) 473 949$
Royalty Beer Kevin Maguire 22 (3-7-6) 154 830$
The Real One Hélène Fillion 28 (2-5-5) 78 481$
Black Tie Bash Robert Shepherd 23 (3-2-4) 51 171$
Ladycorona S.Anastasopoulos 9 (4-1-0) 47 162$
Mybitcoin C.Lauzon Authier 10 (2-3-3) 44 657$
Gaines Hanover Jean-Yves Blais 6 (1-1-1) 41 301$
Chantee Guy Corbeil 10 (1-2-3) 40 380$
Twin B Powerball (Gaston Bibeau) 6 (0-2-1) 20 371$
Jet Rock ( CSL-Dorléans ) 4 (1-1-0) 15 710$
On ne vous parle pas ici de d’autres cas, comme ceux de Cadillac Bayama et Verdun.Ce dernier fera d’ailleurs le sujet d’un article au cours des prochaines semaines, tellement son histoire et sa progression sont impressionnantes, surtout chez Patrick, même s’il n’appartient plus à son éleveur, Roland Trudel.
* Les montants d’argent depuis l’an passé sur SC sont dorénavant en $ canadiens.
Ces arrivées de chevaux de propriété québécoise dans l’écurie de Patrick, sont évidemment une bonne affaire pour les deux parties. Les proprios québécois sont heureux d’amasser cette manne et pour Patrick, toutes ces arrivées dans son écurie contribuent à la rendre encore plus compétitive. Il fallait vraiment souligner la chose.