Les nouveaux envahisseurs

22 janvier 2022

Par Daniel Delisle . -Pour les gens de chevaux, les États-Unis sont une terre d’accueil privilégiée. On a vu au fil des ans défiler d’abord des Canadiens, puis des Suédois et depuis quelques années, ce sont surtout des gens de l’Oécanie, ( Nouvelle-Zélande et Australie ) qui viennent tenter leur chance sur le lucratif circuit de la région de New York. Et c’est ainsi que nous nous fait la connaissance de Dexter Dunn, puis de Andrew McCarthy et enfin de son frangin Todd. Et les trois se sont avérés des succès instantanés ou presque.

 

Dexter Dunn

 

Un gentleman, s’il en est un, Dexter Dunn est venu sonder le terrain en 2011 au cours d’une période de vacances. Il avait pris à l’époque une centaine de départs sur différentes pistes de la région newyorkaise.   Rien d’extravagant ni de mirobolant dans les résultats. Il aura fallu en 2017 l’intervention d’un entraîneur bien établie, Chris Ryder, pour le convaincre de revenir tenter sa chance une autre fois, avec l’assurance d’avoir de bons chevaux à conduire. Cette première véritable immersion fut couronnée de succès avec des gains avoisinant les 1.5M$ pour l’année 2018. 2019 fut l’année de l’éclosion et de la consécration : des gains qui explosent à 12M$ et une solide 3e place à ce chapitre derrière les meneurs habituels Tetrick et Gingras. 2020, c’est le triomphe : 1er en Amérique avec des gains de 11M$, puis en 2021, 13M$, quelques centaines de dollars derrière Tetrick. À 32 ans, il s’affirme comme l’un des meilleurs conducteurs en Amérique et il a fait du Grand Circuit son terrain de jeu favori. Un cheval devait consacrer Dexter Dunn : Bettors Wish, le cheval par excellence en 2020.

Dexter Dunn, avec ses couleurs originales

Andrew McCarthy

 

Si Dexter Dunn doit sa venue et une partie de ses succès à Chris Ryder, dans le cas de l’aîné des frères McCarthy, c’est à Noël Daley qu’il est, de son propre aveu, redevable. Évidemment, on parle d’un compatriote d’origine. C’est en 2007 qu’Andrew s’est amené en Amérique et le succès ne fut pas instantané, que non ! Une centaine de départs et un peu plus de 200 000$ de gains. Il aura fallu attendre 2018, près de onze ans plus tard pour le voir percer avec 6.3M$. 2019 le voit se faufiler en 9e place, 2020 et 2021 à la 5e. Beaucoup de conduites des entraîneurs de son pays natal, mais aussi l’apparition des chevaux de la très performante écurie Alagna dans son décor quotidien.  Et cela fait évidemment toute la différence du monde. 8.8M$ en 2021, 7M$ en 2020, 8.3M$ en 2019. 2020 a marqué pour le plus grand nombre un certain recul pour une raison que nous connaissons tous hélas, la pandémie. Au nombre des montures qui l’ont aidé à se hisser parmi les meilleurs, le trotteur Jujubee.

Todd McCarthy

Le plus jeune des deux frères McCarthy n’est en Amérique que depuis 2020 et le succès dans son cas fut quasi instantané. La réputation de son aîné l’ayant précédé, plus l’implication des entraîneurs de ‘Down Under’, ont vite fait de le propulser vers les sommets. 1.7M$ de gains en 2020, l’année de son arrivée. Puis en 2021, 7.5M$ qui lui ont conféré en peu de temps, la 9e place en Amérique. Et quand on conduit un ambleur comme Allywag Hanover, difficile de ne pas de faire remarquer, n’est-ce pas ? L’avenir immédiat s’annonce prometteur pour Todd, déjà devenu un participant régulier du Grand Circuit.

Allywag Hanover et Todd McCarthy

 

Des entraîneurs très réputés

 

L’éclosion et les succès répétés de ces trois conducteurs nous forcent à jeter un coup d’œil sur les entraîneurs de leur coin d’univers. Et ils sont maintenant nombreux à préparer des chevaux en Amérique et à y connaître d’immenses succès. On vous a déjà désigné les Ryder, Daley. On pourrait ajouter les noms de Nifty Norman, Brett Pelling, Mark Harder, Kelvin Harrison, tous des entraîneurs de renom dont on ne sait pas toujours qu’ils sont originaires d’Océanie.

 

 

Une chose est certaine : il faut maintenant tenir compte de ces talents exceptionnels que sont messieurs Dunn et McCarthy.