Par Daniel Delisle .La saison de courses est encore bien jeune, tout le monde s’entend là-dessus et par le fait même l’échantillon est plutôt mince. Malgré tout, certains chiffres sont révélateurs de ce début de saison, quand la saison haute, celle des stakes, n’est pas encore commencée. Une saison, faut-il le dire, qui est la spécialité de certains des nôtres dont il sera question dans ces lignes. ‘Les nôtres’, voilà un terme plus subjectif qu’il n’y paraît. Oui, il désigne des conducteurs et des entraîneurs qui sont issus du Québec, et dans cette rubrique, il vise surtout ceux qui ont œuvré chez nous dans les années récentes et qui s’y pointent de temps à autre.
Sans rien leur enlever, il ne sera pas question ici par exemple des frères Baillargeon ou de Yannick Gingras. Par contre, j’y ai conservé à dessein un entraîneur comme Richard Moreau qui est, au moment d’écrire ces lignes, 2e en Amérique pour les sous amassés derrière Ron Burke. Tout un exploit !
Les entraîneurs
On vient de citer son exploit de ce début d’année. Non seulement Richard Moreau est-il le meneur au pays, une chose coutumière dans son cas au cours de la dernière décennie, mais il est en outre une figure dominante en Amérique. Voyez-vous-mêmes : déjà 384 courses et une fiche de ( 73-67-59 ) bonne pour plus de 1M$ et une ronflante moyenne URS de .347. La vraie surprise ici est le début de saison de Francis Guillemette qui connaît des succès incroyables comme en témoigne sa moyenne de .303. Francis a déjà envoyé 25 gagnants au cercle des vainqueurs pour des gains de plus de 210 000$ et le troisième mois d’activités n’est pas encore terminé. Il est vraiment sur une lancée incroyable et on lui lève notre chapeau pour ce rendement stratosphérique.
Un mot aussi sur l’ami Jean Tourigny. On évoquait tantôt les entraîneurs qui se spécialisent dans les jeunes chevaux; Jean en est un bel exemple. Ses chiffres à ce stade-ci de l’année sont bien en deçà de ce qu’ils seront à la fin de la présente année. Son écurie, dans quelques mois roulera à plein régime. Enfin, je me permets d’attirer votre attention sur le jeune entraîneur Raphael Bourassa, fils de René, un gars qui a grandi et fait ses classes à Trois-Rivières. Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que fiston connaît beaucoup de succès comme en témoigne sa moyenne exceptionnelle de .411. Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec cette moyenne, sachez qu’elle s’apparente comme statistique aux moyennes du baseball. Quand un frappeur s’élance pour .300, c’est tout un as, même chose pour les courses. Raphael compte 17 victoires en 61 départs pour des gains dépassant déjà les 100 000$.
Quant à Jean-François Maguire, il mériterait un chapitre à lui seul tellement son début d’année sur le grand tracé est époustouflant. Ses statistiques parlent d’elles-mêmes. Voyez : 20 départs ( 7-1-3 ), des gains de plus de 75 000$ et une moyenne éblouissante de .427. Fait plus notoire encore, il fait courir ses chevaux dans de très bonnes classes. On n’a qu’à penser à Acrimony ou plus récemment Twin B Betty, Chapeau, JF. T’es comme le bon vin.
Les conducteurs
De loin, la palme à ce stade-ci de la saison, revient à Louis-Philippe Roy, 2e au pays, bien installé derrière James MacDonald avec des chiffres sensationnels : 353 courses ( 58-52-45 ) 900 000$ et une moyenne de .288 sur le circuit le plus exigeant au pays. LPR n’a pas à proprement parlé d’entraîneur(s) exclusif(s), mais il connaît du succès avec les chevaux de tout un chacun à Toronto.
Nos jeunots en quête de renommée que sont Samuel Fillion et Jimmy Gagnon, ne l’ont pas facile comme il était prévisible. Courir là-bas sur les pistes B comme Flamboro ou London, à ce moment de la saison n’est pas une sinécure. Il y a là d’autres jeunes loups en attente de gloire sur le grand tracé de Mohawk et personne ne se fait de quartier, c’est évident. Si vous êtes un habitué de HPI et que vous surveillez ces pistes ‘B’, vous en êtes convaincus. Samuel a une quinzaine de victoires et ses gains dépassent les 150 000$; Jimmy n’a qu’une vingtaine de départs là-bas et compte surtout sur ses propres chevaux. Les deux devraient se faire justice plus facilement lorsque le meeting de Rideau commencera au début du prochain mois. Ne pas lâcher et garder une approche positive leur sera utile.
Trois mois ne font pas une année, c’est certain. Force est d’admettre comme dirait un sage, que ce qui est pris, est pris et personne ne peut te l’enlever. Alors, allez les gars, on est derrière vous ! N’oubliez pas de suivre leurs exploits sur HPI : c’est souvent payant !
RIP André Théroux
Au moment d’écrire ces lignes, nous apprenions le décès de M. André Théroux, un grand passionné des dernières décennies qui année après année se faisait un devoir d’envoyer en piste des chevaux qu’il conduisait lui-même. À sa famille, à Daniel son fils à qui il a légué sa passion et à Jessica, une petite-fille qui entretient toujours la l’amour inconditionnel des chevaux, nos plus sincères condoléances.
Dans la même veine, c’est aujourd’hui à Québec que se déroulera la cérémonie d’adieu de M. Robert Gendron, père de Jocelyn et de Manon, les deux très liés au monde des courses du Québec. Le Club Jockey présente à la famille ses plus sincères condoléances.