L’éclosion de Angers Bayama

22 novembre 2019

Les chevaux du Québec continuent de s’illustrer dans la province voisine, et ce fut encore le cas samedi dernier avec la victoire de Angers Bayama dans la finale du Harvest pour les ambleurs de 3 ans. Une victoire sans équivoque, une victoire relativement facile pour ce rejeton de Big Jim, propriété de la Ferme Bayama et développé par le mentor de la ferme, Yves Filion.

 

Pas une surprise

 

C’était un Yves Filion particulièrement heureux au bout du fil dimanche dernier qui avouait être évidemment très fier et très content, mais nullement surpris : « Il n’a presque pas couru à 2 ans. Je l’avais envoyé à O’Sullivan assez tôt dans la saison parce que je croyais qu’il avait du talent et assez de vitesse pour s’illustrer là-bas. Je ne m’étais pas trompé, sauf que le poulain a été vite affublé par des problèmes de boiterie. Tellement, que Tony l’a retiré peu avant son 4e départ à vie, un Grassroots. Jusque là, il avait pris le départ dans deux Gold et même sans avoir récolté le moindre sous, il avait réalisé un chrono de 1.52. C’était assez prometteur. »

« J’aime bien avoir recours aux services de Tony O’Sullivan pour préparer des poulains pour les stakes. Stéphane Larocque conserve ma confiance pour des chevaux plus âgés, et Tony est mon entraîneur pour les jeunes. Sa performance de samedi dernier était quelque chose. Le chrono final, un nouveau record à vie, a été de 1.50.4 par plus de quatre longueurs avec Sylvain aux guides. Je ne vous cacherai pas que le téléphone a beaucoup sonné au cours des dernières heures. On me fait des propositions très intéressantes. Pour mettre sa performance en perspectives, il faut noter que la classe des Préférés ce soir-là a été chronométrée en 1.51.4.  Le 1.50.4 de Angers était donc tout un mille. »

 

La famille

 

On vous parlait la semaine dernière de la famille de Lit De Rose et de Esprit Dequipe. L’importance de la jument y a été démontrée et il en va de même pour la famille immédiate de Angers Bayama, un fils de Big Jim, oui, mais surtout un fils de Lucky Josie, une jument encore bien connue au Québec et qui a fait honneur à la famille Filion. Cette Lucky Josie possède un record de 1.54.3 et des gains de 173 000$. Sans être dominante dans les épreuves du Circuit Québec d’alors, elle s’y est révélée une très bonne compétitrice.

Avant de mettre au monde Angers Bayama, Lucky Josie a aussi produit deux chevaux de l’élevage de la Ferme Bayama, dignes de mention : VIP Bayama, un record de 1.51.2 pris à Pocono, avec des gains de plus de 350 000$ et Yaris Bayama, 1.51.2 à Mohawk avec des gains de plus de 375 000$. Yaris a aussi été une fière participante aux épreuves des stakes québécois en 2016-2017.

 

Bel avenir

 

En remportant la finale du Harvest, samedi dernier, Angers Bayama en était à une 6e victoire consécutive à Mohawk. Les deux dernières par plus de quatre longueurs. Il est pensable qu’on puisse le voir là-bas encore au cours des prochaines semaines. Ses gains avoisinent maintenant 80 000$ en 2019, mais les conditions d’éligibilité pour la plupart des séries, parlent de gains au 30 octobre, avant donc la finale lucrative de samedi passé.

 

Par ailleurs, le mentor de la Ferme Bayama a beaucoup diminué au cours des derniers mois son cheptel de juments. «  J’en avais une quinzaine, il ne m’en reste plus que trois. Même Lucky Josie a été vendue ce printemps. Je ne rajeunis pas et il est temps de penser à réduire le train-train  de la ferme. »  On peut le comprendre. On se souviendra certainement de ce beau fleuron de l’élevage québécois qui nous réserve encore, peut-on penser, quelques belles surprises du style de Angers Bayama.