De ce côté-ci de la frontière, ses exploits passent plutôt inapperçus, mais ils n’en demeurent pas moins, fantastiques. Imaginez ! Trois saisons consécutives de 1 000 victoires est en soi un exploit qu’on ne saurait trop souligner, peu importe qui en est l’auteur, dans ce cas-ci, Aaron Merriman, 41 ans, 23 ans de carrière et une santé à toutes épreuves pour être capable d’atteindre ce plateau.
Le sens du dramatique
Le soir du 30 décembre dernier, il manquait à Merriman sept victoires pour atteindre le plateau de 1 000. Ce jour-là, il conduisait comme c’ est un peu son habitude à The Meadows Pennsylvanie en après-midi et à Northfield Ohio en soirée. Le plateau était important : personne ne voulait d’un exploit tronqué qui se serait arrêté à 998 ou 999. Il fallait le 1 000 à tout prix. Or donc, en matinée, il a remporté trois victoires et oui, en soirée, il en a ajouté quatre autres pour atteindre le chiffre magique de 1 000. Plus encore, c’est dans sa toute dernière course, la 14e, qu’il a enregistré sa 1 000e . Juste ce fait témoigne que le gars a des nerfs d’acier.
Les chiffres ne disent pas tout, c’est vrai. En voici quand même quelques-uns qui expliquent la somme de travail exigé : en 2019, Merriman a participé à 4 419 courses. En supposant qu’il ait travaillé tous les jours, donc 365 jours, ça lui donne une moyenne de douze courses par jour ! Imaginez la somme de travail. Il lui a fallu surmonter la maladie, les blessures, le mauvais temps, les distances entre les hippodromes pour pouvoir conduire dans douze courses par jour. Voilà qui en dit long sur la personnalité du gars.
Une carrière fructueuse
Vingt-trois ans que Merriman s’assoit sur un sulky. Il a déjà malgré un âge relativement jeune pour de tels chiffres, plus de 64 000 courses à son actif et des gains de plus de 80M$. Dans les trois dernières années, il a compétitionné durant 1 095 jours, donc tout simplement tous les jours ! Toujours pour les trois dernières années de son exploit de 1 000 victoires, il a pris part à 13 850 courses et en a gagné 3 238 et 27M$, pour une moyenne de 23% de victoires dans ses courses. Dans l’argent, ie 1er,2e,3e, c’est une moyenne de 54%.
À 41 ans, Merriman se classe déjà 6e pour les victoires sur le continent américain avec près de 12 000 . Il faut être très bon, on le conçoit et peut-être un peu fou pour réaliser pareilles performances. Réussira-t-il à maintenir ce rythme effréné encore pendant plusieurs autres saisons ? La question vaut d’être posée.
Demi-mille ou cinq huitièmes ?
On entend parfois des conducteurs parler de leurs préférences pour tel ou tel format de tracé. Généralement, ils ne sont pas friends du demi-mille, ce qui ne pose vraiment aucun problème au conducteur le plus occupé en Amérique. Le gars a aussi fait la démonstration qu’il peut conduire des chevaux de calibre inférieur jour après jour. On trouve sur ses deux pistes de prédilection des chevaux à réclamer de 7 ou 8 000$. Les bourses sur les deux pistes oscillent entre 7 et 12 000$ avec des préférés ou des classes Open autour de 15 000$. On n’est pas à Yonkers ni à The Meadowlands.
En conclusion
On ne peut que souhaiter à Aaron Merriman la santé et le moral pour continuer sur sa lancée. Arrivera sans doute un moment, une année au cours de laquelle il décidera de réduire la cadence ou d’opter pour conduire moins, mais conduire de meilleurs chevaux et de faire le Grand Circuit. Ce moment ne semble pas encore venu.