Par Daniel Delisle . – Les jours passent, les heures s’égrainent lentement mais sûrement vers dimanche prochain, le grand jour de l’élevage québécois. Chez les gens de chevaux, proprios, entraîneurs et conducteurs, une partie du suspense a diminué au moment où vous lirezces lignes, i.e. ils savent maintenant leur position de départ, une grande partie du puzzle. Pour les amateurs, ces données étant connus, ils auront dimanche la lourde tâche d’handicaper chacune des huit courses de la finale.
Il y a cinq semaines, probablement que plusieurs d’entre eux pensaient que les finales de cette année ne seraient pas intéressantes, ni chaudement disputées, tellement certains poulains et certaines pouliches montraient une nette domination. Mais à quelques jours du premier départ, on est forcé d’admettre qu’il n’en sera rien et que plusieurs de ces finales seront captivantes, tant leur issue est dorénavant incertaine.
Remontons le temps
Pour fin de compréhension de ce qui se passe un jour de finales, il est intéressant de revenir en arrière pour voir le comportement des favoris ce jour-là. On pense souvent à tort que ces finales sont affaire de favoris, mais ce n’est pas ce que disent les chiffres. En 2021, ce fut effectivement une année faste avec les favoris : six d’entre eux ont gagné. Royalty Beer avait retourné 2.10$ aux parieurs, Sunjet Ray aussi.
En 2022, le scénario fut passablement différent puisque seulement trois des huit favoris ont gagné et seulement un des trois ( Royalty Beer encore lui ) avait retourné aux parieurs moins que 3$. Il y avait eu la surprise de Albert Alpha à 12$ copie ainsi que celle de Pocahontas Du Lac à 13$. En 2023, le scénario s’est répété avec seulement trois favoris sur huit au rendez-vous. En effet, rien ne laissait vraiment présager les victoires de Sensi Amnesia versus Kenogami Queen à 12$ copie, celle de Shes Rock à 30$ contre Ronda Du Lac, sans parler de celle de Free Wheels à 73$ contre Kinnder Motown. Des poulains, l’an passé, qui avaient été irréprochables pendant les éliminatoires ont brisé au fameux jour des finales, suscitant évidemment la déception dans leurs équipes respectives et l’étonnement le plus complet chez le public parieur. Alors, si on résume la situation des trois dernières années de finales, on arrive à 12 contre 12. Douze favoris ont gagné, douze ont perdu.
Qu’en sera-t-il de 2024?
Personne, que je sache, ne possède de boule de cristal. Mais il y a une chose certaine : on sait depuis qu’à peu près tous les favoris sont ‘vincibles’, peuvent être battus. La grande majorité l’ont été, dans certains cas, à la plus grande surprise de tous, amateurs et proprios. C’est la caractéristique des jeunes chevaux, surtout chez les trotteurs, qui ne sont pas à l’abri d’un bris d’allure au jour dit. Rappelez-vous Kenogami Queen, Wild Dream Men, Kinnder Motown. Des accidents de parcours certes, mais au très mauvais moment.
Il y a bien sûr des exceptions et des gagnants prévisibles. One More Bet, la pouliche entraînée par Jean Tourigny qui se ballade régulièrement en 1.51 à Mohawk. Aucune de ses rivales ne peut en dire autant. Cela la désigne-t-elle gagnante pour autant chez les pouliches ambleuses de 3 ans? Probablement. One More Bet est invaincue en deux éliminatoires, Boomboom Tonight chez les poulains en trois. Toujours au Trophée des Éleveurs, aucun poulain ni aucune pouliche trotteurs n’est invaincu.
Du côté de la Coupe de l’Avenir, la pouliche Silver Majesty est invaincue en deux éliminatoire tout comme le poulain The Magic Moment, lui aussi en deux. Du côté des trotteurs, trotteuses de 2 ans, aucun, aucune, n’est invaincu. Ils ont tous, à un moment donné, connu la défaite, chose que plusieurs pensaient impossible. Dans ces circonstances, on peut donc comprendre la nervosité qui sera palpable dimanche au paddock, une nervosité qui se transmet subtilement aux chevaux parfois.
En attendant
Il y a un programme de courses, ce vendredi, à 16 heures. Un programme de courses qu’on pourrait qualifier de régulier, sans la présence d’aucun des finalistes de dimanche. Qu’à cela ne tienne, les dix courses sont un joli casse-tête pour tout handicapeur sérieux. Ces chevaux qui sont le pain et le beurre de l’hippodrome s’en donneront à coeur joie pour remporter la victoire. Dix courses, une seule réservée aux trotteurs. Et si l’on se fie aux cotes matinales, aucun des dix favoris n’a reçu une cote inférieure à 5/2. Un bon signe de la difficulté posée aux parieurs.
De plus, deux courses pour conducteurs amateurs seront présentées, ce qui devrait ajouter du piquant à la soirée.
16h donc ce rendez-vous de vendredi. 15H15 pour l’émission C’EST OFFICIEL.
*** ndlr Au moment d’écrire ces lignes, le tirage des positions pour dimanche n’a pas eu lieu