L’ascension fulgurante de Francis Guillemette

05 mars 2022

Par Daniel Delisle . – Comme d’autres avant lui l’ont fait, quand Francis Guillemette a mis le cap sur l’Ontario et la région de Toronto en mai 2020, il y avait dans son baluchon une quelconque expérience comme entraîneur de chevaux, une enfance et une adolescence passées dans ce contexte favorable, un anglais limité ( il dira en riant, yes, no et toaster ! ) , quelques dollars d’économie et un immense espoir de bien faire. En moins de deux ans, il aura réussi non seulement à bien faire une transition pas toujours évidente, mais plus encore à si bien tirer son épingle du jeu, qu’aujourd’hui, il est à la tête d’une écurie comptant une dizaine de têtes.

 

Beaucoup de détermination

 

« Quand je suis arrivé en Ontario, je me suis fait engager dans l’écurie de Ben Baillargeon. L’écurie Ben Baillargeon, c’est une espèce d’université en termes d’apprentissage. IL y a là tout ce qui fait le succès d’une écurie de courses : une grande rigueur, des soins attentionnés à tous les chevaux qu’ils soient d’une valeur dans les six chiffres ou d’une dizaine de milliers de dollars. Ce fut pour moi, pendant sept mois, un lieu d’apprentissage extraordinaire que je souhaite à tous ceux qui veulent parfaire leur apprentissage dans les chevaux. C’est vrai que j’avais déjà un certain bagage familial, Philippe Brochu est mon grand-père, mais pour réussir ici dans les années 2020, ça prend plus que ça. »

« Après mon passage chez Ben, j’ai aussi travaillé pour Chantal Mitchell, puis pour Denis Guériel. Dans ce temps-là, j’avais aussi deux chevaux à moi et je les faisais après mon travail chez Denis, jusqu’à ce que des amis du Québec m’envoient des chevaux et à compter de ce temps-là, je suis parti à mon compte, comme on dit. Entre autres, Jean-Pierre Houle m’avait envoyé quatre bébés à préparer, il fallait que je parte mon écurie. On est en décembre 2021 et c’est à partir de ce temps-là que tout a vraiment décollé. »

Des chiffres éloquents

 

Quand on jette un coup d’œil sur la fiche de Francis en 2021, on se rend compte que ses quelques chevaux lui ont procuré autour de 50 000$. Cette année, en un petit deux mois, il en est déjà à près de 80 000$, ce qui pourrait signifier pour lui une année autour de 250 000$ de gains en bourses. Ce n’est pas banal.

 

« J’ai passé par des problèmes de santé majeurs qui n’avaient rien de banal. Autour de 20 ans, j’en ai aujourd’hui 28, je ne savais pas quel serait mon avenir dans les chevaux, mais mon avenir tout court. Être opéré à la moelle épinière n’est pas une sinécure. Je ne savais même pas à ce moment-là si je pourrais de nouveau marcher et vivre une vie normale. Après bien des hauts et des bas, ma vie s’est remise sur les rails et aujourd’hui, mise à part une certaine insensibilité des pieds, je vais bien. Ici, à l’écurie ( First Line ), Bob McClure est devenu un ami proche et un soutien incroyable. Nous sommes de bons amis et je considère cela comme un gros plus. »

Cleverr Thing et Tyler Jones, un excellent duo pour Francis à l’époque

« Il faut aussi souligner à grands traits l’implication de plusieurs proprios, autant du Québec que d’ici qui ont osé me faire confiance. Pour nous les jeunes qui débutons dans l’industrie, ce n’est pas toujours évident ce support et cette confiance. Et j’ai été choyé de ce côté avec l’appui de Michel Damphousse avec lequel je partage la propriété de plusieurs chevaux. Joshua Mckibbin est un gars du coin aussi qui me fait confiance. »

 

Une belle écurie

 

Mine de rien, avec une dizaine de chevaux qui courent surtout à Mohawk, Francis est en train de se tailler une belle réputation. Quand vous voyez son nom accolé à des chevaux de classe comme Arrikis, Machin A Trick, Texaco Man, American Sniper ( Stéphane Hubert ), Larrys Girl ( Bob McClure ), Think Again ( Laurent Pednault ),General Lee, pour n’en nommer que quelques-uns, c’est signe qu’il y a quelque chose qui se passe pour Francis, un jeune homme bien de chez nous dont les plus gros succès sont sans doute encore à venir.

Une autre belle réussite du passé, Surf Report

Il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter que tout cela continue, qu’il vive son rêve de carrière à fond, qu’il soit heureux et en santé et qu’il garde la bonne humeur qui le caractérise si bien ainsi que sa grande sociabilité. Une belle histoire dont les derniers chapitres sont à venir.