Une grande année pour Guy Lafontaine

21 novembre 2025

Par Daniel Delisle . — Notre descripteur Guy Lafontaine est un phénomène en soi. Phénomène, si l’on se fie à l’origine grecque du mot, signifie ‘ que l’on montre du doigt, qui se distingue des autres’ et c’est précisément ce qu’il est dans le tout petit monde des descripteurs, un descripteur au style unique qui a su s’adapter au monde changeant actuel et sortir des sentiers trop longtemps battus. Car, c’est une évidence, mis à part quelques descripteurs de renom comme Roger Huston ou Sam McKee, le style de ceux qui décrivent des courses est assez semblable. Et en général, le style habituel est plutôt routinier et sans couleur particulière.

Inventif, créatif

Les premiers balbutiement de Guy comme descripteur n’ont pas été sans essais et erreurs. Quelquefois, il a eu à regretter certaines comparaisons, certains termes inappropriés, mais dans l’ensemble il a su au fil des dernières années surtout, innover, créer, imager les comportements et les situations de courses que les amateurs peuvent voir en piste. Tout ça, sans jamais perdre son entrain et son enthousiasme comme si chacune des courses était une épreuve du Breeder’s Crown. Cet enthousiasme colore à lui seul la course, met du piquant, suscite l’attention et l’alimente aussi. Car, ne l’oublions pas, il s’agit de courses sur lesquelles des amateurs parient, gagent, misent de sommes parfois importantes. Décrire les courses, c’est rendre attractive la course elle même alors que parfois, convenons-en, elle ne l’est même pas.

Les expressions crées par Guy trouvent des échos dans les médias. La chaise de barbier, une des premières expressions colorées, dit bien le confort du cheval et du conducteur dans la course; le bumper à bumper image une congestion; la porte patio, voire la porte de garage reconnaît une fin de course grande ouverte; la carte postale évoque une image statique qui rend compte que le peloton ne bouge pas beaucoup, etc. toutes des expressions avec lesquelles les amateurs qui suivent les courses d’H3R deviennent familiers. Peut-on même dire qu’ils les attendent, ces expressions lorsque la situation s’en présente. L’homme derrière ces expressions possède un cerveau en perpétuelle évolution, à la recherche de cette expression qui décrira de façon parfois surprenante, une situation de course.

L’entrain, l’enthousiasme est aussi une marque de commerce de Guy Lafontaine. Il adore ce qu’il fait, il adore les courses, souhaite qu’elle soit enlevante au possible et y contribue à sa façon. Oui, il y a un côté mécanique dans une description de course, mais la beauté réside dans le fait que le descripteur peut s’en éloigner, la colorer. Il faut un être passionné pour arriver à tout cela, et Guy l’est, passionné. Passionné par le sport qu’il décrit, passionné par les courses de chevaux, passionné parce qu’il souhaite tellement que les choses aillent de mieux en mieux. Et Dieu sait, si ce n’est pas évident ces années-ci.

Figure de l’hippodrome

2025 aura été une grande année pour Guy Lafontaine. Son image, son style, sa personne, sont devenus des symboles de l’hippodrome de Trois-Rivières. Le nombre de plateformes qu’il a réussi à atteindre est effarant : Radio-Canada, la télévision Nous ( noustv ), la Vie Agricole, des podcasts, es stations de radio locales, Guy n’en finit plus de donner des entrevues, de participer à des émissions de toutes sortes, de représenter de sa personne l’hippodrome trifluvien. Il le répète fréquemment et il faut le croire, tout cela n’est pas pour mousser sa propre personne, mais c’est l’hippodrome qu’il veut mettre en avant, c’est l’hippodrome qu’il veut faire connaître et apprécier, l’hippodrome toujours bien vivant à plein de gens qui ne sont pas au courant qu’il existe encore un hippodrome au Québec, qui présente des courses. Car, soyons honnêtes, notre industrie, notre sport, manque cruellement de notoriété. Faites le test : en dehors de notre petit univers, qui connaît Louis-Philippe Roy ou Pascal Bérubé? Poser la question, c’est y répondre, d’où l’importance d’une figure médiatisée comme celle de Guy Lafontaine, notre descripteur.

Tout n’est pas parfait mais…

Il s’en trouvera sans doute quelques-uns pour dire que son anglais n’est pas parfait, que son français manque à l’occasion de fini, tout cela est vrai mais doit être relativisé. Avez-vous déjà entendu le descripteur de Vernon Downs prononcer le nom de Luc Blais? Certain que vous le reconnaîtrez pas , tellement il est défiguré. Alors, on peut bien passer à Guy de temps à autre, une erreur de prononciation, un mot anglais déformé. Nos amis anglophones défigurent souvent aussi notre belle langue.

Faire l’unanimité est utopique. Il s’en trouvera toujours pour préférer tel cheval à tel autre, tel conducteur à tel autre, tel descripteur à tel autre. C’est souvent affaire de goût personnel. Une chose demeure : Guy Lafontaine accomplit un travail gigantesque dans son domaine pour le plus grand bien de l’industrie. Pour que des enfants reprennent en choeur : FROM DONWTOWN T.R., il doit bien se passer quelque chose qu’on a jamais vu avant! Et ça, qu’on l’aime ou pas, c’est toute une réussite!