Ce qu’il y a de merveilleux avec les courses de chevaux, c’est qu’on y rencontre des gens de passion comme Louis-Philippe Turcotte et Marie-Pier Paquin. Des gens qui, en plus de leur famille, dans ce cas-ci trois bambins, de leur travail régulier, trouvent du temps pour entretenir leur dévotion pour les chevaux de courses. C’est ce qui fait la beauté de cette colonie de gens qui mériteraient tous, à un moment donné, de faire la manchette.
Sept chevaux à préparer
Au moment de rejoindre Louis-Philippe, il était au volant de son pick-up en train de travailler sa piste. Pour les gens peu familiers avec la Mauricie, disons que c’est l’ancienne ferme de Clément Boisvert, que Louis-Philippe loue, qu’il entretient et qu’il gère. L’écurie est pleine : ses sept chevaux à préparer, ses deux poulinières, un bébé à naître d’une journée à l’autre ( ce sera peut-être fait au moment de lire ces lignes ), plus deux confrères entraîneurs, Jean Lord avec cinq pensionnaires et Martine Biron avec quatre. Beaucoup d’action donc, une piste si bien entretenue que, au cours des derniers jours, des gens sont venus de l’extérieur ( Pascal Bérubé et Steeven Genois ), donner un travail ultime à leur protégés.
« C’est sûr que ma vie, notre vie car Marie-Pier fait sa large part, est bien remplie. Je fais mes quarante heures semaine à l’usine Kruger, en plus du travail à la ferme. Marie-Pier veille sur les enfants, c’est pour elle aussi un travail à temps plein. Mais bon, c’est la vie qu’on a choisie, et on ne se plaint pas. J’ai dû faire une croix sur ma carrière comme conducteur, car avec le travail sur les chiffres, je ne peux pas être toujours présent à l’hippodrome les jours de courses. Je préfère qu’ils aient leur conducteur attitré. »
« J’entraîne actuellement Jazz, Drunk Story, On Route, Big Zaid, HP Rayan Art Jules, Whitemountain Cammy à Yves Gaudet et Clear The Credit pour Catherine Lafrance et Max Dubuc. Je ne chôme pas. J’en attèle quatre, j’en ‘lead’ trois. C’est du temps, mais les résultats son encourageants. » Pour les profanes, les chevaux de l’écurie ont pris 60 départs l’an passé à H3R pour un peu plus de 30 000$. Comment fait-on pour arriver ? « Je fais tout moi-même, y compris le ferrage ! »
Siddhartha
Quand on demande à Louis-Philippe quelle est sa plus grande fierté, il vous répondra spontanément : Siddhartha. « Ce cheval, il est avec tout depuis ses tout premiers mois. Il a grandi ici, s’est développé ici, je l’ai dompté et préparé pour les courses. Ça explique pourquoi nous y sommes tant attachés. Ce cheval, c’est nous qui l’avons fait. Et quand je le vois aujourd’hui se balader en 1.51 à Toronto, sur la plus grande piste au Canada, c’est un sentiment de légitime fierté, je crois. Super nouvelle pour nous : nous venons de l’acquérir de David Barrette. Il est donc bel et bien à nous et nous en sommes très heureux.» Un coup d’oeil sur les statistiques de Siddharta, un fils de So Surreal, mère Diva La Delight par Bettors Delight, nous apprennent qu’il a pris un record de 1.51 en 2020 à 4 ans chez Gérard Demers et qu’il a amassé tout près de 50 000$ l’an passé seulement. Il est en piste encore cette année et il va bien. »
Besoin de ces gens
Les courses au Québec ont besoin de cette sorte de gens pour subsister et progresser. Des gens impliqués, passionnés, qui ne comptent ni leurs heures ni leurs sous. Louis-Philippe et Marie-Pier évidemment, sont de ces gens. Ce qu’il y a aussi de merveilleux avec ces jeunesses, c’est qu’ils sont à n’en pas douter, la relève, l’industrie de demain. Et pour cela, ils méritent bien notre coup de chapeau d’aujourd’hui. On ne peut que leur souhaiter la meilleure des chances pour la saison 2021 sur le point de s’amorcer.