La belle aventure de Kiwon Waldron, prise 2

27 mai 2022

Par Daniel Delisle . – À l’été 2019, quand Kiwon Waldron, s’est amené au Québec, le petit monde des gens de chevaux, puis des amateurs de courses, a été intrigué. Un nom inhabituel, une silhouette minuscule, une barrière linguistique, tout cela n’était pas de nature à faciliter l’adaptation de ce curieux petit homme. Plusieurs mois plus tard, des prouesses nombreuses sur le Circuit Régional, ne dissipèrent pas toutes les interrogations. Avouons-le, son histoire n’est pas banale.

 

Un adepte des poneys

 

Aux Bermudes, son pays natal, Kiwon Waldron s’adonnait aux courses de poneys attelées avec succès. Tellement de succès que lors du passage de René Allard  dans ce soin paradisiaque, celui-ci remarqua les talents du jeunes homme et lui offrit la possibilité de rejoindre l’écurie de son père Michel  au Québec pour y travailler, y faire un certain apprentissage et surtout, conduire dans des épreuves non-professionnelles sur le Circuit Régional. Et ce qui fut dit, fut fait. Fort de l’appui de Michel Allard, Kiwon fit sensation sur le Circuit Régional, dominant tous les autres conducteurs avec une quinzaine de victoires. La barrière était franchie, l’adaptation réussie avec un vif désir du jeune homme de revenir au Québec. La pandémie en décida autrement et ce n’est que cet hiver que Kiwon a tenté son retour, en empruntant cette fois le chemin de la Floride.

Circuit régional à H3R en 2019

Une douzaine de qualifications furent nécessaires à  Pompano pour l’obtention de son permis de conduire en courses. Là-bas, le secours d’un entraîneur québécois comme Jean Beaulieu plus celui d’une dame comme Devon Miller ( 1.5M$ de gains en carrière ) lui a grandement facilité les choses. Et le revoici, ce printemps, fort de son permis, prêt à toutes les aventures, tous les défis : « J’aime les nouveaux défis et les nouvelles opportunités. Être au Québec cet été, pour moi, c’est toute une chance, a-t-il confié au confrère Steven Wolf. Mon but, c’est d’attraper le plus de conduites possibles en courses, prendre de l’expérience puis on verra. Si jamais, un entraîneur ou un cheval devait me permettre de prendre la route de Toronto, j’irais volontiers. En attendant, je fais de mon mieux, que ce soit à H3R ou possiblement à Rideau. »

Dans l’album de famille aux Bermudes

Première victoire, dimanche

 

Le jeune homme d’à peine 22 ans a remporté dimanche sa toute première victoire chez les pros aux guides d’un cheval qui n’a plus besoin de présentation chez nous, Mickeymaksomespeed à Michel Allard. Un mille en 1.55 contre les meilleurs chevaux disponibles actuellement au secrétariat.  Une victoire qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des amateurs et des entraîneurs.

Une première victoire, c’est toujours mémorable surtout avec un cheval du calibre de Mickeymaksomespeed

Jusqu’ici, Kiwon a eu l’opportunité de recevoir des montures à conduire des entraîneurs comme Michel Allard, Serge Nadeau, Serge Houde, Stéphane Hubert, Johanne  Dechamplain et même du champion Sylvain Tremblay. Souhaitons-lui que ce cercle s’agrandisse avec d’autres entraîneurs, d’autres chevaux avec lesquels il ira chercher cette inestimable et indispensable expérience. Jusqu’ici, il a conservé une fiche de 16 ( 1-3-1 ), près de 10 000$ en gains.

Au cercle des vainqueurs

Encore une fois, au risque de répéter la chose, percer dans le milieu, surtout à H3R avec un grand nombre de conducteurs-entraîneurs-proprios, ce n’est pas une sinécure. Et quand des conduites sont disponibles, les jeunes héritent souvent de montures peu compétitives. Parlez-en à Steven Gagnon. C’est le chemin laborieux qu’ont pris un jour tous ceux qui ont réussi sur le sulky. C’est un peu plus facile quand au départ, tu peux compter sur une écurie établie, comme c’est le cas pour Kiwon, avec l’écurie de Michel Allard. Car il faut bien commencer quelque part. On reverra le jeune homme en piste  cinq fois , dimanche.

 

Sources : Harnesslink, Steven Wolf