Par Daniel Delisle . -Sur le très lucratif circuit newyorkais, les luttes sont souvent âpres, parfois cruelles, toujours palpitantes. Les gros noms qui s’affrontent là pour des dollars extrêmement lucratifs, ne se font pas de quartiers. Qu’à cela ne tienne ! Les Bartlett, Brennan, Kakaley et compagnie doivent désormais tenir compte d’un gars qui a patiemment fait son chemin jusqu’au sommet : Jordan Stratton. Si vous êtes familier avec les courses à Yonkers, vous le connaissez déjà, sinon, on vous le présente.
Affaire de famille
Jordan a grandi dans une famille dédiée aux courses de chevaux standardbreds. Son père David est un entraîneur connu et respecté et il n’est pas surprenant que Jordan, sur les genoux de son père, ait monté sur une voiture d’entraînement à un très bas âge. Son plus jeune frère Cory est aussi impliqué dans les courses à titre d’entraîneur surtout et pour lui, 2021 aura été l’année de l’éclosion, ce qui a permis à son aîné de gagner davantage de courses.
C’est en 2006, que la carrière de Jordan a véritablement commencé sur le sulky, à Monticello d’abord puis en 2009 à Yonkers. Quand il eut dominé à Monticello tant sur le plan des victoires que pour les gains monétaires, Jordan s’est établi sur le lucratif circuit de New-York. Le succès ne fut pas instantané, mais petit à petit il s’est installé là en permanence, lentement mais sûrement, faisant parler son talent d’abord et avant tout. Enfin, 2021 a vu ses nombreux efforts récompensés avec l’arrivée en force des chevaux de son frère qui n’ont pas été étrangers aux succès de la dernière année.
De la patience et de la persévérance
Déloger Jason Bartlett de son habituelle première place ne fut pas facile. Quand on pense à Jason Bartlett, on parle d’un gars qui a mis la main sur le titre à Yonkers pendant rien de moins que dix ans. Au fil de ces dix ans, Jordan a réussi à s’accaparer de la seconde place trois fois et à se maintenir en permanence parmi les cinq meilleurs. Enfin, son heure est venue en 2021; il a acquis le titre avec plus d’une trentaine de victoires sur Bartlett et près de 100 000$ de plus en bourses, faisant de lui un authentique champion dans les deux sphères les plus convoitées. Dominer pour les victoires est une chose; dominer pour les bourses, en est parfois une autre.
« C’est vraiment plaisant de gagner ce fameux titre après être passé proche trois fois (2009,2017,2018 ).C’est un preuve de succès tout au long d’une année de compétitions intenses sur la piste. D’autres collègues voyagent d’une piste à une autre; j’ai fait personnellement le choix de demeurer à Yonkers. C’est un avantage pour gagner le titre. Mon jeune frère a aussi une grosse écurie ( une trentaine de chevaux ) et il est devenu l’une des écuries qui me fournissent le plus de chevaux, et donc de gagnants. » Pour les amateurs de statistiques, on parle de plus de 360 victoires et de près de 7M$ de gains en bourses.
Bit Of A Legend N
Quand on demande à Jordan, quel cheval l’aura le plus marqué, sa réponse est nette; sans hésitation, il répondra le néo-zélandais Bit Of A Legend N, le premier cheval vraiment dominant qu’il a eu la chance de conduire. Ce cheval, toujours selon ses dires lui aura permis d’attirer l’attention de certains entraîneurs et de se faire un nom dans la colonie pleine de talents des conducteurs de Yonkers. En 2016, aux guides de ce cheval entraîné par Peter Tritton, Jordan enleva la finale de Levy à Yonkers pour un enjeu de plus de 600 000$, un exploit dans la carrière du jeune homme.
En rétrospective, le championnat de Jordan Stratton à Yonkers est une belle histoire de persévérance et de résilience pour tous les jeunes conducteurs qui aspirent à s’illustrer. 2022 réservera sans doute de belles choses à Jordan, avec à la barre une 5 000e victoire possible. C’est ce qu’on lui souhaite ardemment.
