Rares sont les vrais propriétaires dans l’univers actuel des courses de chevaux au Québec. Plusieurs des chevaux en effet qui se produisent à H3R sont la propriété de leurs éleveurs, de leurs entraîneurs. Les vrais proprios, ceux qui paient chaque mois les frais encourus par leurs bêtes sont une denrée rare que l’industrie doit pallier. Et la co-propriété semble une voie d’avenir.
Dans la chronique d’aujourd’hui, on laisse la parole à un propriétaire, Gino Bilodeau, un proprio qui paye des factures chaque mois, qui indirectement fait vivre l’industrie et qui en est en fait un passionné à n’en pas douter, après toutes ces années. Son témoignage, vous le lirez, est éloquent.
Gino parle de son expérience
« Au début de l’année 2018, je voulais un nouveau cheval pour H3R et un bon ( pas un cheval à 4 000$ ou 5 000$ ) et je n’étais pas prêt à mettre 8 000$ ou 10 000$… et il devait être bon. Mes critères n’étaient pas faciles à respecter et les candidats étaient trop rares. Alors Holiday Party est arrivé dans la mire. .. C’était LE candidat mais il fallait trouver la bonne formule qui conviendrait à quelques propriétaires ( nombre à définir ). Le groupe Holiday Party est né après quelques textos et avoir trouvé une bonne formule pour tous ( partiellement inspirée de celle de TheStableca ) . Le groupe s’est formé et complété en dedans de quatre à cinq heures. »
« Il y a un dicton qui dit qu’il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C’est ma formule ! »
La co-propriété
« Pour moi, la création des groupes est mon idéal parfait. J’y trouve mon compte et je ne voudrais pas revenir en arrière. Je peux me rendre à l’écurie pour aller voir mes quatre chevaux ou à H3R pour en voir certains en piste. S’il y en a un qui fait une mauvaise course, il y en a d’autres qui peuvent bien faire dans la semaine. Avec un seul cheval, il se peut que quand ça va mal, que ça aille mal longtemps et ça peut devenir assez coûteux. J’ai aussi la chance d’être près de chacun d’eux, de pouvoir les côtoyer, de les entraîner et profiter de tous les autres petits plaisirs qu’ils peuvent m’apporter. C’est exactement ce que je recherchais pour les courses au Québec. Je passe peut-être pour un gars actif, mais dans les faits, j’ai l’équivalent d’un demi-cheval ( 50% ) réparti sur quatre chevaux. Même ma conjointe, Chantal Poulin, peut maintenant voir courir son propre cheval et non pas seulement celui ou ceux de son chum. »
« En plus, c’est abordable et tu décides combien tu veux investir. Avec les conditions actuelles, on peut s’amuser tout en n’ayant pas toujours la main dans sa poche. Jusqu’à présent, j’ai seulement investi la mise de départ pour chacun des quatre chevaux et à ce jour, je n’ai pas dépensé de nouveaux $$$. En plus, cette formule me permet aussi d’avoir des chevaux en Ontario. La création des groupes m’a en outre permis de rencontrer de nouvelles personnes et c’est très bon pour l’industrie. Dans nos groupes, il y a en effet de tout nouveaux proprios pour qui c’est une première aventure et d’autres qui reviennent aux courses après des années d’abandon. Sans compter que le soir des courses, il y a plein de gens qui sans la co-propriété ne seraient pas à l’hippodrome. »
En conclusion
« Avec une partenaire comme Anne-Marie Demers en plus des partenaires des groupes, je me retrouve actuellement avec quatre chevaux dans l’écurie Binet-Bérubé, un autre à Rideau chez Anne-Marie Turenne et un autre finalement à Toronto, chez Richard Moreau. C’est mon cheminement des dernières années et j’en suis à ce jour très satisfait. »
NDLR
La semaine prochaine, nous aurons les commentaires d’un autre membre d’un groupe de co-propriété, Jean-Yves Nerron ainsi que de celle qui tire les ficelles des quatre groupes de Portneuf, Isabelle Binet.