Par Daniel Delisle . – Tenter de résumer l’engagement de François Carignan à l’hippodrome 3R, c’est comme tenter de résumer la petite histoire de cet hippodrome au cours des cinquante ans dernières années. Cinquante ans d’implication, cinquante ans de service, cinquante ans de passion. Car oui, la passion c’est ce qui définit le mieux cet homme chaleureux.
François aura servi auprès de dix-sept directeurs généraux au fil des cinquante et plus dernière années. De Gaston Bellerive, un pionnier aux belles heures du Club De Courses Laviolette, comme on appelait alors l’hippodrome, jusqu’à Me Sophie Mongeon, notre homme a servi dans de multiples fonctions, la plus prestigieuse étant sûrement celle de directeur des opérations qu’il occupe depuis quelques années. Il avouera lui-même que deux de ces dix-sept dg l’ont particulièrement marqué pour la confiance qu’ils lui ont témoignée : il s’agit de MM Michel St-Louis et Gérard Landry. Car François est de ces hommes qui fonctionnent à leur maximum, s’il se sent en confiance.
Tout prédestinait François au monde des courses, étant lui-même issu d’une famille de la rive sud de Trois-Rivières, très impliquée dans les courses. Un papa, des oncles, des frères impliqués à divers degrés allaient paver la voie à la carrière de François dans le monde des courses de chevaux standardbreds. Mais, rien aussi, ne laissait présager qu’il aurait une carrière dans les médias régionaux et dans l’administration de l’hippodrome. L’homme est et a toujours été un fonceur et on l’a retrouvé dans diverses fonctions, pas toujours les plus glorieuses. De vendeur de sélections de gagnants à la porte de l’hippodrome, à chroniqueur de courses dans l’hebdo local, à descripteur de courses comme lui seul sait le faire de sa voix de stentor qu’on entend résonner jusqu’aux confins de la ville, François a su se tailler une place modeste certes, mais capitale. De par sa personnalité et son entregent, François a longtemps été la figure de l’hippodrome dans la région de Trois-Rivières.
François entouré de Jessica Turenne et Nancy Gouin
Personne ne connaît mieux que lui tous les rouages de l’hippodrome, ayant été lui-même une personne besognant à presque tous les niveaux. Pas de sots métiers : l’homme se donne et tout est toujours prêt à temps lorsqu’on compte sur lui. S’il faut remplir les frigidaires, déplacer des meubles, François se retrousse les manches et fait le travail, souvent dans l’ombre et l’anonymat. Aussi quand Guy Corbeil a voulu se porter acquéreur de l’hippodrome il y a treize ans, c’est vers François qu’il s’est tourné et c’est un choix qu’il n’a jamais regretté.
Boucher par profession et entrepreneur de son propre commerce, François a développé un sens inné de la clientèle. On chuchote même en coulisses qu’il pourrait nommer par leur nom chacun des clients réguliers. Cet altruisme l’ai aussi beaucoup aidé à gagner la confiance des gens de chevaux et à la garder malgré des moments qui ne furent pas toujours faciles. L’organisateur en lui a mis sur pied des galas de fins de saison qui sont passés à l’histoire avec des regroupements de la quasi totalité des gens de chevaux. Il n’est pas des organisateurs qui délèguent, il est de ceux qui mettent la main à la pâte, passe au téléphone et rejoint chacun, un à un. Toujours avec l’appui indéfectible de Johanne, sa charmante épouse, elle aussi toujours impliquée à l’hippodrome. Quand il quittera un jour, son successeur chaussera une grande pointure, c’est certain, Mais en attendant, profitons de son expertise, de son dynamise, de sa passion. Merci, François, voici un honneur drôlement mérité.
Daniel Delisle