Par Daniel Delisle . – Comme il n’y a pas de listes toutes faites pour recenser les chevaux d’origine québécoise qui ont continué de s’illustrer une fois partis de H3R, il se peut que certaines figures importantes aient été oubliées. Et au chapitre de ces oublis, un des chevaux les plus marquants des dernières années se nomme The Real One, le cheval de Hélène Fillion et Bertrand Ayotte, entraîné depuis 2014 par Patrick Lachance. Le fils de Mach Three a maintenant 13 ans et même s’il a un peu ralenti, il continue de se distinguer dans les classes supérieures à Yonkers
Toute une carrière
Rares, très rares sont les chevaux d’ici qui ont atteint le seuil du million de gains en bourses, à plus forte raison le seuil des 1.5$M comme c’est le cas de The Real One. Et sans rien vouloir lui enlever, il aurait été difficile de prévoir à 2 et 3 ans qu’il atteindrait pareils sommets. Dans les séries québécoises de 2012 et 2013, il était compétitif sans être dominant. D’ailleurs Richard Berthiaume qui en est l’éleveur, après quelques tentatives sur le grand circuit ontarien dans l’écurie de Benoît Baillargeon, l’avait vendu à Hélène et Bertrand. En parcourant sa fiche à 2 ans, on ne retrouve qu’une seule victoire, à Rideau en 1.581.1. À 3 ans, ce fut nettement mieux : on soulignera au passage un triomphe à H3R en 1.54.1. En finale du Trophée des Éleveurs, il prit la 4e place derrière des chevaux comme Duc Dorleans, McKinney et Blissfull Speed.
À l’été 2014, Hélène et Bertrand prirent la décision de leur vie en le confiant à Patrick Lachance qui faisait et fait toujours campagne sur le lucratif circuit de Yonkers. Une décision incroyable qui allait changer le destin du cheval et en faire le solide ambleur qu’il est toujours. Pendant des années, The Real One a couru au plus haut niveau amassant les dollars avec régularité et démontrant une consistance exceptionnelle. On n’amasse pas un million et demi de dollars sans avoir un talent et une durabilité hors norme. Si vous cherchez une preuve de plus, sachez qu’en 2022, il a encore amassé plus de 75 000$. Son record à vie de 1.50 a été pris à Yonkers évidemment à l’âge de 6 ans.
Mister Godro
Élevé en Gaspésie à la Ferme Baie des Chaleurs de M. Duguay, acheté ensuite par la famille Gaudreault, ce fils de Mister Big, maintenant âgé de 10 ans a amassé la jolie somme de plus de 220 000$. En 2022, pour des propriétaires ontariens, il s’est encore façonné une fiche de 37 départs ( 7-5-1 ) 37 026$ , surtout à Rideau. À 2 ans, il fit ses débuts sur le Circuit Régional avec un certain succès et à 3 ans, des incursions importantes à H3R; il ne put cependant s’imposer dans les épreuves du Trophée des Éleveurs à cause de problèmes de boiterie, ce qui ne l’a pas empêché ensuite de faire un solide ambleur avec un record à vie de 1.53 à Rideau.
HP Momentum
Francis Guillemette avait de grandes visées lorsqu’il a acheté l’ambleur de Claude Hamel juste avant les éliminatoires du Trophée des Éleveurs de 2022. Si le fils de Control The Moment n’a finalement pas gagné l’épreuve ultime, il a quand même fait bonne figure lors de son passage à H3R. Mieux encore, le cheval a terminé l’année avec des gains supérieurs à 41 000$ poussant ses gains totaux à plus de 84 000. Un solide record de 1.52.3 atteste une campagne réussie.
Hercule JM
Âgé de 10 ans, le cheval élevé par Jacques Mercier poursuit son p’tit bonhomme de chemin avec panache. Fils de Goliath Bayama, il a terminé l’année 2022 avec une fiche de 42 ( 9-11-5 ) avec des gains de 47 000$. Pas si mal pour un cheval qui se fit discret à ses premières années de compétition à H3R. Sa 1ère victoire est survenue en 2018 à l’âge de 5 ans, une victoire en 2.01.4. Beaucoup de chemin parcouru depuis avec une belle carrière dans les pistes B de la province voisine qui lui a permis d’accumuler plus de 142 000$ avec un record de 1.55.1 pris à Flamboro Downs.
Emotions Durables
C’est à The Meadows en Pennsylvanie que la trotteuse autrefois entraînée par Cassandra Lecourt poursuit sa carrière. La jument de 6 ans par Wheeling N Dealin avait amorcé sa carrière de belle façon gagnant la Coupe de l’Avenir chez nous en 2019. En 2020, Cassandra ayant pris la direction de l’Ontario, elle ne fut pas de retour et a poursuivi sa carrière dans la province voisine. En 2022, que 13 départs pour des gains de 21 000$, 87 000$ au total.
Comme on le voit, les premiers pas en piste, quoique importants, ne sont pas toujours un indicatif des succès à venir. De quoi permettre d’espérer des jours meilleurs lorsque le cheval prend de l’âge et de l’expérience. Et une fois de plus, on constate que les produits d’élevage québécois vieillissent bien, très bien même. Bravo à nos éleveurs, petits et grands.