Par Daniel Delisle . -Dans l’édition du 22 décembre dernier de HRU, Murray Brown s’est permis une entrevue avec le conducteur David Miller, ci-devant membre du Temple de la Renommée des courses aux USA. Comme entrée en matière, M. Brown demandait à ses lecteurs de lui dire combien ils pensaient qu’il y avait de David Miller dans le bottin de la USTA. Une soixantaine fut la réponse, mais d’ajouter M. Brown, il n’y a qu’un seul et unique Buckeye ou Purple Jesus comme on se plait dans le milieu à désigner David Miller.
Le roi du Little Brown Jug
David Miller a grandi en Ohio, dans la région de Columbus, la capitale. Dans ses rêves, il essayait de s’imaginer conduire au Delaware County Fair dans le Little Brown Jug, avec les plus grands comme Billy Haugton ou Michel Lachance qui ont gagné cinq fois cette prestigieuse compétition. Il n’aurait jamais pensé qu’un jour il égalerait le record de ces super conducteurs remportant lui-même la compétition, cinq fois : 2003 avec No Pan Intended; 2008 Shadow Play; 2011 Big Bad John; 2016 Betting Lane et 2018 Courtly Choice. Ce n’est pas tout : il est le meneur à vie sur ce circuit avec plus de 1 000 présences en piste, 242 victoires, des gains de plus de 7.3M$ et une moyenne URS .369. Dans la seule compétition du Little Brown Jug, il a gagné plus de 2.5M$. Des chiffres qui l’ont envoyé directement au Temple de Goshen.
À vie, David a piloté à la victoire plus de 13 800 gagnants et près de 271M$ de gains. La seule grande course qui lui ait échappé est le Hambletonian.
Contrairement aux années passées, David n’ira pas en Floride cet hiver, la piste de Pompano étant dorénavant fermée. Les dernières années, il y était, passant son temps à donner un coup de main à sa fille Devon qui entraînait là des chevaux et en conduisant le soir à Pompano. Cette année, il restera au nord, comme d’autres. « Je pense que je vais rester dans la région de New York, conduisant à The Meadowlands, Yonkers et Dover Downs. »
Les chevaux qui l’ont le plus marqué à ce jour
Ambleurs de 2 ans : un certain Falcons Future. Dans les années récentes, Papi Rob Hanover, qu’il désigne comme le meilleur cheval sur le sulky duquel il a pris place, exception faite de Always B Miki,
Trotteurs de 2 ans : Ken Warkentin « il était absolument exceptionnel à 2 ans, ayant atteint son plein potentiel à cet âge-là. Malheureusement, comme certains autres petits chevaux, il ne s’est pas vraiment amélioré à 3 ans. »
Trotteuses de 2 ans : « Broadway Donna. Jimmy Campbell a accompli tout un boulot avec cette trotteuse, de sorte qu’elle a été aussi bonne à 2 qu’à 3. Dans les années plus récentes, Venerable, qui s’est permis de battre les mâles dans la course du Million à Mohawk. »
Ambleurs de 3 ans : « Très certainement Always B Miki, le meilleur cheval que j’ai eu la chance de conduire. Sa course dans le Meadowlands Pace, bien qu’il ait terminé second, est sans doute son plus bel effort en carrière. Papi Rob Hanover, dans sa randonnée record à The Meadows, est une performance qui est presque aussi mémorable. »
Trotteurs de 3 ans : « What The Hill et Kadabra. Les deux furent d’extraordinaires trotteurs, mais si je devais n’en choisir qu’un, je dirais Kadabra, parce qu’il a continué d’être dominant à 4 ans. »
Ambleuses âgées : “Test Of Faith, dominante à 2, 3 et 4 ans ».
Trotteuses âgées : « When Dovescry. Une des rares, sinon la seule, capable de vaincre Bella Bellini ou Atlanta, un soir donné. »
Ses principaux adversaires sur le sulky : « Le meilleur, incontestablement, John Campbell. Vous n’avez à qu’à consulter le livre des records, dont il a pratiquement écrit tous les chapitres. Selon moi, personne ne s’en approche vraiment. Il y a eu bien évidemment plusieurs grands conducteurs auxquels je me suis mesuré, comme Ron Pierce, Brian Sears, Yannick Gingras, Tim Tetrick, Dave Palone et maintenant le contingent d’Océanie avec en tête Dexter Dunn et les frères McCarthy. Il y aussi les jeunes au Canada comme James MacDonald, Doug McNair et Louis-Philippe Roy : ils n’ont rien à envier à personne. »
L’avenir immédiat pour David Miller ?
« Je suppose que je vais continuer de conduire des chevaux. Conduire des chevaux, c’est ce que j’aime le plus faire. C’est d’ailleurs tout ce que je sais bien faire ! Il va arriver un temps, ce ne sera plus possible de le faire bien. Ce temps-là va arriver plus vite qu’on pense, mais pour le moment je me considère aussi capable que mes collègues. Je suppose que quand ce ne sera plus le cas, j’accrocherai mon fouet et mes couleurs. »
NDLR. L’entrevue entière est beaucoup plus longue. Je me suis permis d’en extraire les passages qui m’ont semblé plus intéressants. Publié comme toujours avec l’aimable autorisation de M. Murray Brown, dans Tales from The Curmudgeon.
NDLR. Ceux qui sont des habitués de cette chronique savent que David Miller est mon conducteur favori et que si rien ne change, il le sera encore cette année !