Par Daniel Delisle . – Si vous êtes un fan de jeunes chevaux, de courses stakes, vous connaissiez probablement Gaines Hanover avant la finale des trotteurs de 2 ans de vendredi dernier. Et sa victoire décisive dans cette catégorie spéciale ( ne sont-ils pas les futurs participants du Hambletonian ? ) a certes réjoui l’amateur québécois en vous, tout comme son proprio Jean-Yves Blais, son entraîneur Richard Moreau et son conducteur Louis-Philippe Roy. Dans les trois cas, une toute première victoire dans une épreuve lucrative du Breeder’s Crown.
Qualifications à H3R
Le 19 juin dernier, Claude Cadieux, l’homme de confiance de M. Blais depuis des années, venait à H3R qualifier un jeune trotteur de 2 ans du nom de Gaines Hanover. Quelque chose que Claude fait souvent dans les débuts de saison. Ce Gaines Hanover avait été un achat de 50 000$ à Harrisburg comme fils de Cantal Hall, d’une jument issue de Muscle Mass. Ce premier essai ressemblait à bien des premiers essais de très jeunes chevaux : un mille en 2.12.2, avec un bris d’allure dans les dernières foulées. Une semaine plus tard, retour à H3R, on parle donc du 25 juin et cette fois, belle course bien assurée en 2.06.1, dernier quart en 30.2. Départ ensuite pour Toronto ( 18 juillet ) et nouvelle qualification à Mohawk en 2.02.2, dernier quart 28.4 pour le conducteur Sylvain Filion et l’entraîneur Richard Moreau.
Belle progression
À compter de là, ce qu’on remarque surtout, c’est le peu de départ, une réalité qui est souvent l’apanage des futurs brillants trotteurs de 2 ans. Après un premier départ qui se solde par une 2e place en 1.57.2, dernier quart 28.1, on retrouve Gaines Hanover le 20 août dans le William Wellwood : 3e en 1.57 dans l’éliminatoire, 9e dans la finale après un bris d’allure. C’était alors l’apparition de Louis-Philippe sur le sulky. Le retour dans un overnite est sensationnel : 1er en 1.55.4, dernier quart 28.1. Puis victoire dans le Champlain en 1.54.1, 28.2 dernier quart. On parle alors de courses pour les meilleurs. Le 7 octobre, nouvel overnite pour garder la forme, 1.56.3, mais dernier quart sur les chapeaux de roue en 26.4.
Deux semaines plus tard, Gaines Hanover, toujours piloté par LPR gagne son épreuve éliminatoire en 1.53. et vendredi dernier, la finale en 1.53.2 devant l’élite nord-américaine pour un enjeu de 810 000$. Au nombre de ses rivaux vaincus, des protégés d’entraîneurs de renom comme Burke, Melander, Svanstedt et Cecere. De quoi être fier de tous ces Québécois qui une fois de plus font rayonner le talent des gens d’ici au plus haut niveau. Pour Louis-Philippe, bien positionné, c’était une toute première victoire dans une finale du Breeder’s Crown, idem pour Richard Moreau et pour M. Blais. Pour Claude Cadieux, un rêve devenu réalité. Et tout ce beau monde était à la joie dans le cercle des vainqueurs.
Louis-Philippe avouait que la pôle l’inquiétait avant le départ, une pôle qui, selon ses dires, n’est pas toujours évidente à prendre, surtout pour un trotteur de 2 ans., Mais bon, le départ fut ok et le poulain était 7e au quart, 6e à l’extérieur à la demie, 3e à l’extérieur au trois quarts et surtout premier sous le fil, une demi-longueur devant Celebrity Bambino conduit par Yannick Gingras et favori au mutuel. Un retentissant 27.1 pour clore le tout. La fiche du poulain pour la saison est donc de 8 départs ( 4-1-1 ) et 493 851$.
Sylvia Hanover aussi !
La pouliche de Tony Infilise ( Hudson Standardbred ) a aussi gagné sa finale du Breeder’s Crown, vendredi dernier, elle une pouliche de 2 ans, issue de Always B Miki et payée 135 000$ elle aussi à Harrisburg. Entraînée par Shawn Steacy et pilotée par Bob McClure, elle a vraiment dominé sa catégorie avec une fiche quasi parfaite de 9 départs ( 8-1-0 ) et plus de 903 000$ sur ses papiers avec un record de 1.50.2. Qui dit mieux ?
Très heureux, cela va de soi au cercle des vainqueurs, ce grand gentleman qu’est M. Infilise en a profité pour glisser quelques phrases en français dans ses remerciements, un geste qui l’honore et qui démontre une fois de plus, sa grande classe.
Honneur donc à tous ces Québécois qui nous auront fait vivre d’extraordinaires moments en ces jours de Breeder’s Crown.