Le soir du 18 janvier dernier, Denitza Petrova a vécu un très beau moment de sa relative nouvelle carrière d’entraîneur. Ce soir-là, soir du Gala des Champions d’H3R, Denitza voyait ses efforts reconnus et célébrés par les gens de sa terre d’adoption. « Un extraordinaire moment, dira-t-elle, puisque c’est moi comme personne qu’on célébrait et non les prouesses d’un de mes chevaux. Ce fut très émouvant et très gratifiant ! »
Un chemin inhabituel
De sa lointaine Bulgarie, Denitza a apporté au Québec quelque chose qu’elle possède encore et toujours : sa passion pour les chevaux. « À l’époque, vers le milieu des années 2000-2010, ma passion portait sur les chevaux en général mais lorsque j’ai découvert les chevaux standardbreds, c’est vers eux surtout que mon intérêt et ma passion se sont portés. Au hasard de rencontres, il m’a été donné de connaître monsieur André Dagenais, un éleveur de standardbred, un entraîneur doublé d’un conducteur. On est dans la région de Mirabel et le monsieur pique vraiment ma curiosité. »
« C’est auprès de lui que j’ai pris mes toutes premières leçons sur l’art de prendre soin d’un cheval de course et de l’amener à bien performer. Je n’oublierai jamais la première fois quand il m’a permis de jogger mon tout premier cheval. Un moment électrisant que je n’oublierai jamais et je dois souligner aujourd’hui que je dois beaucoup à ce monsieur, un expert en trotteurs, en plus. »
Les amateurs qui suivent les courses depuis plus de dix ans se souviennent sans doute d’André Dagenais et de ses « NO », un nom qu’il greffait à tous les chevaux qu’il élevait. On se rappelle de Gogetno, Martialno, Mcno, Promissingno, etc…
Que réserve 2020 à Denitza
« Durant les derniers mois, je me suis affairée à préparer comme tous mes collègues la future saison. Si mes plans tiennent, je me propose de faire débuter mes 3 ans en Ontario ce printemps, une pouliche comme Kinnder High Class et un poulain comme Kinnder Big Boss, plus un autre qui n’a pas vraiment couru en 2019 à 2 ans. C’est le plan pour le moment mais évidemment ça pourrait changer. Je continuerai de préparer mes 2 ans ici à la ferme. J’ai le frère propre de Kinnder Dangerous par Northern Escort du nom de Kinnder Dangerzone ainsi qu’une ambleuse de la famille de Kinnder Jackson. »
« J’ai aussi ramené au cours des derniers jours de l’Ontario, Kinnder Unbelievable qui a disputé là quelques séries dans l’écurie de Chantal Mitchell. La jument a bien fait en 2019 avec près de 44 000$ de gains et une belle victoire dans la finale des 3 ans en septembre. Par ailleurs, j’ai vendu au cours des dernières semaines Kinnder Jackson à l’écurie de Ron Burke. C’est un bon cheval, il a été bon pour moi mais je suis persuadée que dans cette écurie de pointe, le cheval performera encore davantage. » (Aux dernières nouvelles, Kinnder Jackson a récolté une première et une deuxième en deux départs pour Burke à Yonkers, la victoire en 1.52.3 !) Quant à l’autre pilier de l’écurie Kinnder, Kinnder Dangerous, Denitza est restée évasive sur son avenir.
Un honneur partagé
De cette mémorable soirée du 18 janvier, les amateurs retiendront aussi la grande générosité de Denitza, finaliste pour la personnalité de l’année, qui lors de sa désignation a fait monter sur scène sa bonne amie Cassandra Lecourt, finaliste elle aussi. Les deux jeunes femmes se sont attirées les éloges de tous et chacun. Cassandra et Denitza, toutes les deux éleveurs et entraîneurs, représentent un peu l’avenir des courses au Québec et leur brio autant que leur personnalité attachante ne sont pas passés inaperçus.
En 2019, les chevaux entraînés par Denitza ont gagné un peu plus de 90 000$ en bourses et ce, en seulement 45 départs, pour une moyenne de 2 000$ par départ. Cette seule statistique en dit long sur les succès de cette jeune femme déterminée. 2020 s’annonce prometteuse.