David Miller, une vedette sousestimée

18 décembre 2020

La chose est peut-être passée sous le radar, mais au cours des dernières semaines, le conducteur David Miller a atteint deux plateaux qui méritent qu’on s’attarde un brin à son illustre carrière : 2020 lui a en effet permis d’atteindre le plateau des 250M$ en bourses et celui des 13 000 victoires. Ces deux statistiques  sont des exploits hors du commun : 250 millions le placent au 2e rang dans l’histoire, devancé seulement par John Campbell, et 13 000 victoires lui confèrent le 5e rang.

Tombé tôt dans la marmite

 

Comme plusieurs gens de chevaux, la carrière de ce natif de l’état de l’Ohio, a pris son envol dans sa famille immédiate, puisque son père et son grand-père étaient tous les deux dans les affaires de chevaux. Passant ses journées dans l’entourage d’une écurie, il n’a pas eu à chercher bien loin ce qu’il allait faire de sa vie. À l’âge de 10 ans, son père lui a fait don d’une jument de course avec laquelle, selon ses dires, il a appris le métier. Pas seulement le thrill d’aller sur la piste, l’entraîner, mais aussi et surtout, le soin à apporter à un cheval de course, ce qui comprend aussi des tâches aussi banales que de faire le ménage du box. À 12 ans, il participait déjà à ses premières courses sur les nombreuses ‘fairs’ de l’état.

« Il n’y a pas de demi-vérité. J’ai su très jeune ce que je voulais faire de ma vie. Je voulais conduire et entraîner des chevaux, vivre autour des chevaux. J’ai été chanceux, je n’ai pas eu à faire d’autres choix. Je n’étais pas un grand sportif à l’école, tout ce qui m’intéressait, c’était de vivre dans un environnement de chevaux. »

 

Une éclosion au tournant des années 2000

 

David a eu 56 ans, jeudi dernier. Sa carrière a vraiment pris son envol il y a à peu près trente ans, au début des années 90. C’est à ce moment qu’il a entrepris son ascension vers les sommets et trois ans plus tard, on le désignait pour le Rising Star Award. Depuis, il est devenu un régulier du top 20 en Amérique pour les victoires et on le retrouve dans le top 5 pour les gains amassés, vingt fois au cours des vingt-et-une dernières années.  On l’a désigné ‘ driver of the year ‘ trois fois, en 2003 puis en 2015 et en 2016. Et, honneur suprême, il a été intronisé au Temple de la Renommée des courses aux Etats-Unis en 2014. Un parcours exceptionnel.

 

2020, selon ses dires, aurait pu être une année difficile. En effet, deux de ses plus gros prospects pour le Grand Circuit, Real Cool Sam et Papi Rob Hanover ont été mis au rancart tôt dans la saison. Mais sont arrivés dans son programme les Perfect Sting, les Lady Chaos,  les Century Farroh, Cattlewash, Blue Diamond Eyes et Test Of Faith. Ce qui a fait de cette saison engagée sous de mauvaises auspices, finalement une saison tout à fait intéressante avec trois victoires dans les épreuves du Breeders Crown. Il en a maintenant 27, ce qui le place au 4e rang dans l’histoire.

 

Bien vieillir

 

« Les gens me disent que je vieillis bien et ils ont raison. Je me sens comme il y a douze ou quinze ans. Je suis à l’aise sur un sulky, comme cela a toujours été le cas. Il m’arrive de penser que j’ai 40 ans ! On peut me trouver vieux, mais ce n’est pas mon feeling personnel. J’ai peine à réaliser que je viens d’avoir 56 ans. »

Quoi qu’on puisse en penser, David Miller est un grand du trot et amble. La vie qu’il a choisie n’est pas facile, puisque durant presque six mois, il doit se déplacer avec le cirque du Grand Circuit, un peu partout au Canada et aux États-Unis. Une vie exigeante, mais gratifiante. Et d’année en année, il doit maintenant faire la lutte aux plus jeunes avec lesquels il doit concourir jour après jour tout en tirant son épingle du jeu.

 

À H3R, il était sur place pour la toute première édition du Prix d’Été et nous l’avons aussi accueilli lors d’un prestigieux tournoi de conducteurs. À chaque fois, on a pu mesurer son talent et sa grande classe. Et pour un instant, votre chroniqueur était devenu un fan  de David Miller comme il y en a sûrement plusieurs centaines autour des pistes nord-américaines.

Clin d’oeil de fin d’année