Courage et détermination, tel fut Claude Nadeau

13 janvier 2023

Par Daniel Delisle . -Le 26 décembre dernier, Claude Nadeau de Sorel-Tracy, quittait ce monde, et aux dires de son fils Dany, il fut un combattant pour la vie jusqu’à son dernier souffle. Et samedi dernier, 7 janvier, parents et amis se réunissaient pour lui souhaiter un repos tellement mérité par des années de lutte. Il avait 71 ans et depuis quelques mois la maladie d’Alzheimer lui avait quelque peu ravi sa lucidité.

 

Un terrible accident

 

Le destin des gens n’est pas toujours facile à retracer. Dans le cas de Claude, il y a une chose évidente : en 2012, sur les lieux de son travail, une malheureuse maladresse d’un opérateur de machinerie lourde allait le priver de ses deux jambes pour les dix dernières années de sa vie. Un accident terrible, aux conséquences énormes pour sa mobilité, mais qui ne réduisit en rien sa volonté de vivre.  Les gens familiers du paddock de H3R l’ont souvent aperçu au cours des dernières années, venu encourager si ce n’était ses propres chevaux, à tout le moins ceux de ses nombreux amis de Sorel.

 

Claude était le fils de feu Fernand Nadeau, une figure légendaire dans le monde des courses à l’hippodrome de Québec. Aussi, n’est-il pas étonnant que ses racines familiales l’aient amené lui aussi à s’intéresser aux courses de chevaux comme proprio et comme entraîneur. Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre qui l’a porté. Ce fut vrai pour Claude qui a lui-même retransmis sa passion à son fils Dany, bien connu lui aussi dans le milieu des courses.

 

Ensemble, le duo père-fils s’est porté acquéreur de bon nombre de chevaux au fil des ans et s’est même permis quelques incursions dans l’élevage avec la pouliche Kim Sorel. Dans un article que j’avais commis en septembre 2013, Claude racontait lui-même comment il avait pu mettre la main sur un cheval de valeur du nom de Benedetto Hanover pour un maigre 4 500$ parce qu’il était handicapé. Ce même Benedetto fut un coursier populaire à H3R, lieu de la plupart de ses prouesses. Claude l’avait acquis en 2008 à l’encan hivernal de The Meadowlands. Des problèmes respiratoires l’ont toujours empêché de courir à 100%, mais comme disait Claude, même à 60%, il était déjà rapide.

Kim Sorel et Martin Gingras

Une raison de vivre

 

De l’avis de Dany, ce sont les chevaux qui ont permis à son père de passer à travers la terrible épreuve qui fut la sienne pour les dix dernières années de sa vie. « Il venait le plus souvent possible à l’écurie; c’est là qu’il était heureux, qu’il pouvait presque parvenir à oublier son mal, Les chevaux l’auront aidé à trouver un sens à sa vie de personne handicapée. Cette passion lui a donné du moral, du courage pour vivre son quotidien qui n’était pas toujours facile. Avec ses prothèses, il parvenait tant bien que mal à se déplacer, mais c’était toujours avec courage et détermination. »

Pour celles et ceux qui auront eu la chance de côtoyer cet homme simple et vrai, sa perte est immense. Dany a d’ailleurs rendu un hommage très touchant à son père, que je me permets de vous retransmettre : « Papa, mon meilleur ami, tu as fait ta dernière course aujourd’hui et le chronomètre s’est arrêté à 13h57. Comme d’habitude, tu t’es battu jusqu’au bout, comme toutes les autres fois : cancer de la prostate, amputation. Mais celle-là, tu ne pouvais pas la gagner et ce n’est pas parce que tu n’as pas essayé. Tu avais toute une force de caractère et un moral d’acier et j’espère que tu m’as légué ces deux qualités. Je t’aime, papa, et jamais je ne t’oublierai. »

À la famille et à tous les nombreux amis de Claude, nos plus sincères condoléances.