Comme à chaque année en février, la revue mensuelle Trot publiait son bilan annuel pour la saison 2024. Deux indices sont particulièrement mis en évidence dans ce résumé de la saison, monétairement parlant : les montants distribués en bourses dans chaque hippodrome canadien et l’argent total des paris dans chacun de ces mêmes hippodromes. C’est ce dernier montant de 6.5M$ de paris à H3R qui a tant fait jaser sur toutes les tribunes, d’aucuns prétendant qu’avec des paris à cette hauteur impressionnante, les bourses distribuées aux gens de chevaux devraient aussi augmenter dans la même proportion. Une question pertinente qui mérite réponse.
Les paris ont effectivement doublé
Quand on consulte ce même tableau, on se rend vite compte que les paris sur les courses d’H3R ont effectivement connu une belle croissance au fil des dernières années. Ils sont passés d’un peu plus de 3M$ en 2019 à 6.5$ en 2024, après une année record de 6.9M$ en 2023. Pendant ce temps, les bourses distribuées aux gens de chevaux n’ont pas augmenté ou si peu : 2.5M$ en 2019 à 2.6M$ en 2024.
Quel pourcentage le CJQ retire-t-il des paris?
Toute la question est là! Posons d’abord les dépenses inhérentes à la présentation des programmes de courses à H3R. Il en a coûté en 2024, 695 000$, pour mettre en branle une programmation : équipe technique, retransmission, employés de tous les secteurs, etc…ne sont pas inclus les frais d’entretien de la bâtisse, ni les frais de chauffage et d’électricité.
On le dit et on le répète, le pari le plus payant est celui qui se prend à l’hippodrome même. D’où l’importance de la publicité locale, d’activités attractives, de promotions pour inciter les gens à venir à l’hippodrome et à parier quelques dollars. Il s’est parié un peu plus de 1M$ à l’hippodrome même en 2024 et le CJQ en retire une belle part de 21%, donc 220 000$. Bravo à François Carignan pour ce travail d’attractivité de la clientèle. Dans la même veine, super travail de la directrice du marketing, Cynthia Thériault, pour amener des groupes et des associations à l’hippodrome. Un travail nécessaire souvent fait dans l’ombre, mais impératif. Dans les salons de paris, le pari sur les courses d’H3R est bien modeste : que 235 000$ avec un pourcentage intéressant de 14%, donc en clair : 33 000$ de profits. HPI Québec va bien : il s’est parié sur le site plus de 550 000$, aussi à 14%, donc 71 000$ en gains pour le CJQ. Enfin, le plus gros montant de paris provient de l’extérieur du Québec, USA et Ontario; c’est 4.7M$, un chiffre fulgurant qui fait pâlir les chiffres mentionnés avant. Mais, et c’est là, la clé de toute l’affaire, sur ces 4.7M$, seulement un maigre pourcentage de 3%, donc 142 000$.
Additionnons les profits de chaque source : 220 000$ ( H3R ), 33 000$ ( Salons de paris ), 71 000$ (HPI), 142 000$ ( sources extérieures ) = 466 000$ pour des dépenses de 695 000$. La présentation des courses est donc déficitaire de 229 000$. Et malgré ce déficit, le CJQ a continué de maintenir à peu de choses près le même montant pour les bourses.
Des efforts entrepris
Comme les possibilités d’aide gouvernementale sont quasi inexistantes, à plus forte raison en tenant compte du contexte actuel, avec un gouvernement aux prises avec un énorme déficit, le CJQ doit absolument trouver d’autres sources de revenus que les courses elles-mêmes. Il s’y consacre actuellement et Me Mongeon aura des choses intéressantes à annoncer prochainement.
Nous présentons un excellent spectacle en piste, et nous le devons aux gens de chevaux. Reste pour les mois qui viennent à coordonner nos efforts pour aller dans le même sens et faire des courses à H3R un succès sur tous les plans. Vivement la prochaine saison!